L’homme au magnétophone

Autour de 1970, Jean-Jacques Abrahams, qui suit une analyse depuis une quinzaine d’année, se rend à une de ses séances hebdomadaires avec un magnétophone.

Il a bien l’intention de demander des comptes à son analyste et d’en découdre. more »

Le bloc-notes magique (wunderblock) de Freud

La Note sur le « bloc-notes magique » est un petit texte fort intéressant de Freud, écrit en 1925 (page 129 de « Huits études sur la mémoire et ses troubles« , Sigmund Freud, Ed. Gallimard, Coll. Connaissance de l’inconscient).

Freud commence par donner un crédit significatif aux supports de mémoire (hypomnemata ou extended mind chez les Américains) en rattachant explicitement les notes manuscrites au dispositif mnésique :

« Le support qui conserve ces notes, tablette à écrire ou feuille de papier, est alors en quelque sorte un morceau matérialisé de l’appareil mnésique, qu’habituellement je porte en moi de façon invisible. » p.133. (XIV,3)

Ce faisant, souligne Freud, le souvenir a été fixé et peut être reproduit à volonté, sans avoir subi les affres de la mémoire. Ce procédé d’écriture mnésique est ensuite lui-même distingué en deux procédés selon le support d’écriture qui est choisi :

  • si c’est un papier, j’obtiens une « trace mnésique durable« . Mais qui a les spécificités suivantes : tout d’abord, une fois la feuille remplie, il faut en utiliser une autre (le support ne peut contenir qu’une quantité limitée de traces), ensuite, si je ne veux plus garder la trace d’une note, je dois pouvoir l’effacer, ce que ne peut pas faire le papier selon Freud.
  • si c’est une ardoise, j’ai un support d’une capacité potentiellement illimitée : je peux effacer les traces sans jeter aux rebuts le support lui-même. L’inconvénient étant que je ne peux garder de trace durablement.

Ce qui permet à Freud de faire le constat suivant :

« Capacité illimitée de réception et conservation de traces durables semblent donc s’exclure mutuellement pour ce qui est des dispositifs qui servent de substituts à notre mémoire ; il faut, soit renouveler le support, soit supprimer les notes. » p. 134 (XIV, 4)

Il souligne ensuite que, si la plupart des prothèses techniques qui augmentent notre perception (vue, audition) sont des dispositifs techniques qui imitent l’organe sensoriel, force est de constater que les dispositifs techniques qui augmentent notre mémoire sont particulièrement défectueux car « notre appareil psychique sait justement réaliser ce qu’eux ne peuvent faire ». more »

L’inconscient est sous nos yeux

Dans quelle mesure l’inconscient existe-t-il puisqu’il semble se parer des caractéristiques de l’occulte et du crypté ?

est l’inconscient ? Quel espace occupe-t-il ?

Peut-être a-t-il toujours été sous nos yeux :

En 2001, j’avais argumenté, dans La Technique et les Temps 3. Le temps du cinéma et la question du mal-être, et à partir d’une lecture de la Critique de la raison pure, pour la venue d’une nouvelle critique : d’une critique passant par la question de la rétention tertiaire, c’est-à-dire par la question de la mnémotchnique – et plus généralement de la technique telle que, comme matérialisation de l’expérience, elle constitue toujours une spatialisation du temps de la conscience au-delà de la conscience, et en cela, une inconscience, sinon l’inconscient.

Bernard Stiegler, Pour une nouvelle critique de l’économie politique, p.17.

Mixin

David Larlet avait indiqué, il y a quelques mois qu’il travaillait sur un projet qui lui tenait à coeur. Il annonce à présent que le site commence son exposition. Le nom du service est Mixin, un agenda partagé intelligent et convivial.

Je me suis régalé en découvrant avec quelle pédagogie le nouveau utilisateur que je suis a été guidé dans la prise en main du service. On sort un peu des sentiers battus et on se dit « mais pourquoi on ne fait pas plus des choses simples et efficaces comme celà ? ».

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L’écume et le lais d’un blog

Formidable stratégie éditoriale que celle d’un blog qui positionne le dernier billet en premier.
Aussi, la découverte d’un nouveau blog est toujours une découverte à rebours, en remontant dans le temps des publications.
C’est souvent dans l’écume des notes les plus récentes qu’on le découvre, et dans le lais qui nous ramène à rebours vers les notes les plus anciennes que l’on apprend à l’apprécier.
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De l’artefact à la greffe

Récemment, j’ai voulu m’acheter un nouveau camescope.

Je n’ai rien acheté parce que je m’étais mis dans la tête que, ce que je voulais, c’était enregistrer directement ce que mon oeil voyait, automatiquement et en continu.

Mais aucun industriel ne propose encore de caméra incrustée dans le nerf optique ; idem pour un enregistrement couplé à l’oreille interne.

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Mes « techniques de soi »

Voilà maintenant plus de deux ans que je me suis présenté sur ce blog en écrivant :

« Je n’ai fait que m’amuser jusqu’à ma majorité. »

Derrière cette influence proustienne du commencement (j’aurais pu aussi bien écrire « Longtemps je me suis amusé »), il y a une réalité sur laquelle je voudrais apporter quelques précisions.

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A vos RISC et périls

Je découvre avec joie, grâce à Soto, le moteur de recherche de documents video du RISC (Relais d’Information sur les Sciences de la Cognition).

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La passion patrimoniale

Pourquoi cette passion pour le patrimoine ? Que signifie-t-elle ?

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Nous vivons un miracle

Le « miracle grec » vient du fait que les techniques d’écriture, y deviennent orthothétiques. Tout à coup, la Grèce a émergé en laissant des traces qui nous parlent directement, plus qu’avec des dessins ou des écritures hiéroglyphiques.

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