Credo sur l’ombre des Lumières

Le mouvement des Lumières visait à s’émanciper de toutes les  formes d’autorités qui s’imposaient aux XVII° siècle : autorité religieuse, corporatiste, monarchique, etc.

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L’émancipation s’est produite via un discours qui érigeait un mur entre l’invidivu et la société (savante, religieuse, royale, etc.) et qui cherchait à fonder la raison et les savoirs sur les seules bases de l’autonomie de l’individu, en rejetant l’autorité sociale et en mettant en doute systématiquement toutes les représentations du réel (des formes d’interprétations fallacieuses). 

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Bien à l’abri dans l’intériorité de son esprit, l’homme des Lumières produisait une forme d’autisme à son environnement politique pour mieux l’ignorer et le disqualifier. La déclaration d’indépendance des Etats Unis d’Amérique et la Déclaration des droits de l’homme ont fini de concrétiser les espoirs des Lumières et de libérer le peuple ( de la couronne d’Angleterre et de celle de France).

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Aujourd’hui encore, tous les jours, nous sommes et restons les héritiers de cette conception des Lumières qui reste notre arme de prédilection contre toute forme d’autorité extérieure au moi.  En même temps, nous en payons un lourd tribu parce que le contexte historique n’est plus le même, ce tribu se manifeste essentiellement sur deux axes : more »

18 Sep 2013, 9:01
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Occupy … what ?

C’était hier le deuxième anniversaire du mouvement Occupy Wall Street. La photo du journal Le Monde (Reuters/Joshua Lott) est assez symptomatique : on y voit les employés de la Bank of India regarder passer la manifestation du mouvement Occupy Wall Street, le 17 septembre à New York.

Le mouvement Occupy a hérité de l’inconsistance du mouvement européen des Indignés : symptôme d’une opposition sans proposition. more »

A propos de « L’âge de la Multitude »

L’âge de la multitude a fait l’objet d’une récente polémique suite à la critique de Dominique Boullier publiée sur Internet Actu. Les auteurs, Henri Verdier et Nicolas Colin ont chacun répondu à cette critique, et Dominique Boullier s’est fendu d’une réponse aux réponses.

Très méfiant en ce qui concerne les publications sur le “Numérique”, la polémique m’a toutefois incité à aller voir par moi-même. J’ai donc lu le livre et je dis tout de suite qu’il mérite une lecture.

Je ne vais pas ici faire une étude de texte détaillée, et vais me contenter de quelques  remarques. more »

Non à la politique industrielle oligarchique esquissée par Thierry Breton


Sous le titre “Free menace l’innovation dans les télécom”, Thierry Breton publie une tribune dans le journal Le Monde en date du 22 juin 2012. Le même jour, Xavier Niel, actionnaire majoritaire d’Iliad et fondateur de Free publie une tribune dans Les Échos, “Free Mobile : mythes et réalités”, qui répond indirectement à la polémique dont Thierry Breton a bien voulu se faire le porte-parole. more »

« Tout, tout de suite » : parlons-en

“Tout, tout de suite”, prix Interallié 2011, est le dernier roman de Morgan Sportès.

J’ai beaucoup hésité à lire ce livre, puisqu’il relate ce fait divers misérable que fut ce que l’actualité a retenu sous le nom de “l’affaire du gang des barbares”; “gang” qui kidnappa un jeune homme dans la perspective d’une rançon, le séquestra pendant plusieurs semaines pour finalement le tuer.

L’incompréhension face à de tels faits divers est comparable à celle que nous avons vécu récemment avec l’affaire Mohammed Merah ; et la tentation est grande de ne pas commenter, de se taire en se drapant du respect des proches, de la dignité, etc.

L’autre élément qui force le silence est la manière dont ces faits divers sont interprétés et commentés dans les médias, par les journalistes, les experts et les hommes politiques. La sur-réactivité collective sur ce genre de fait divers de l’horreur laisse sans voix. On nous ressort les Juifs et les Arabes, puis la montée de l’intégrisme islamique. Comment en placer une dans ce torrent consensuel ? more »

A propos de « La fabrique de l’homme endetté », de Maurizio Lazzarato

Avec La Fabrique de l’homme endetté, Maurizio Lazzarato cherche à qualifier le lieu le plus opportun à partir duquel la lutte des classes se joue et s’articule de la manière la plus actuelle.

La superbe illustration de couverture est de C. K. Wilde

A partir du texte Nietzschéen de la deuxième dissertation de la Généalogie de la Morale, Lazzarato caractérise l’épopée humaine depuis la diffusion du christianisme comme étant celle de la fabrique de l’homme endetté. Il faut, nous dit-il, oublier les oppositions patron/ouvrier, maître/esclave, capitalisme financier/capitalisme industriel, etc. et ouvrir les yeux sur les mécanismes de domination qui s’exercent actuellement de manière débridée. more »

Accéder à la pensée chinoise


Qui n’a pas eu entre les mains ou dans sa bibliothèque un ouvrage de François Jullien ? N’était-ce pas pour aller respirer une toute autre culture, aussi importante que la pensée grecque et occidentale ? Chercher l’Autre, l’altérité radicale de notre pensée dans la pensée chinoise, n’est-ce-pas ce que nous sert François Jullien sous forme de tourisme noétique ?

En ce qui me concerne, ce qui m’attirait chez Jullien fut aussi ce qui m’en éloignait, c’était que j’y voyais un discours Heideggerien. Cet homme utilisait la pensée et la poésie Heideggerienne pour appréhender la pensée chinoise. Il faut dire que c’était bien pratique pour moi : connaissant un peu Heidegger, je devenais un spécialiste de la pensée chinoise grâce aux travaux de François Jullien : quelle formidable économie !

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Pessimistes ?

Les Français seraient les champions du monde du pessimisme nous dit un sondage BVA-Gallup pour Le Parisien (l’étude en PDF). En même temps, le succès phénoménal du fascicule de Stéphane Hessel, « Indignez-vous ! » (plus d’un million d’exemplaires vendus !), nous porte à croire que les Français ne seraient pas comme les autres.  Sommes-nous pessimistes ?

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Irresponsabilité et violation

Quand on voit comment les partis politiques appréhendent les potentialités des technologies relationnelles on est en droit de s’attendre à tout – et au pire – dans le cadre de la campagne pour la prochaine élection présidentielle.

Par où l’on voit que les technologies relationnelles peuvent très bien être utilisées sans aucune technique relationnelle (une utilisation sans vergogne). On peut utiliser des technologies relationnelles pour détruire des liens et des relations.

Il y a une violation, pour reprendre le terme de Frédéric Worms ; c’est quand une relation est rompue que ce que portait la relation apparaît comme un manque ou une tragédie.

Confronté à de tels détournements et violations des techniques relationnelles (le savoir-vivre et le savoir être-ensemble), les partis politiques pourront toujours dire qu’ils n’étaient pas au courant, que le militant a agi seul, un peu comme le fait la Société Générale avec Kiervel, ou actuellement les ministres qui passent leur temps à dire qu’ils ne savaient pas ou qu’ils n’étaient pas au courant (des agissements, des circulaires, des fichiers illégaux, etc.).

Or on a les employés et les militants qu’on mérite. Et être un responsable, que ce soit en entreprise ou en politique, cela veut d’abord dire être responsable.

Et pour l’instant, c’est le parti dont les responsables fustigent le plus le web et ses dérives qui y adopte les pratiques les plus détestables.

On jugera les prétendants et leur parti sur leur discours mais aussi tout autant sur leurs pratiques : auront-ils des techniques relationnelles dans leur stratégie relative aux technologies relationnelles ou bien des techniques de violation des relations et des liens ?

Roms : ceux qui s’arrangent pour être innocents

Un petit mashup tiré des « Bijoux de la Castafiore » :