La collecte des mouvements occulaires, prochaine étape de la digitalisation du lecteur
La digitalisation des pratiques de lecture passe par la collecte des données qui correspondent à des actes de lecture. À partir de là on peut élaborer des comportements de lecture.
Généalogie d’un lecteur (4) : un jardin de lectures
Suite de la note Généalogie d’un lecteur (3) : car lire, c’est se soumettre à l’écriture
« Le texte que l’on appelle présent ne se déchiffre qu’en bas de page, dans la note ou les post-scriptum ».
Derrida. Freud et la scène de l’écriture, L’écriture et la différence, Éditions du Seuil. Points (1967) p. 314.
Et il faudrait même aller plus loin en disant que le texte se déchiffre non seulement à partir des appareils critiques, mais également dans une relation avec l’ensemble des oeuvres existantes, voire avec l’ensemble des livres pouvant être écrits pour saluer le travail de mise en abîme de Jorge Luis Borges dans sa nouvelle La bibliothèque de Babel.
Lire n’est pas voir
Il y a une forme de prétention de l’écriture à vouloir s’écrire phrase après phrase. Comme si chaque nouvelle phrase ajoutait quelque chose, comme s’il y avait nécessairement une progression alors que, souvent, on revient en arrière, on pratique des chemins de retour qui peuvent faire que la dixième phrase sera peut être une introduction à la première. « Une introduction a posteriori« , expression qui fait exploser la temporalité de la progression linéaire suscitée par la succession des mots. more »
Généalogie d’un lecteur (3) : car lire, c’est se soumettre à l’écriture
Suite de Généalogie d’un lecteur (1) et Généalogie d’un lecteur (2).
D’un train de lectures successives à un jardin de lectures croisées ; je passais d’une pratique séquentielle dans la lecture des livres à une pratique où plusieurs livres étaient lus en parallèle. Je commençais à acquérir ces pratiques de lectures multiples grâce à l’utilisation des techniques de délinéarisation (annotation) qui m’ont permis de “prendre du recul”.
Généalogie d’un lecteur (2) : L’écriture du lecteur
Suite de la note Généalogie d’un lecteur (1) : l’autonomie de la lecture
Probablement induit par le type de livres que je lisais (des essais et pas de romans), le simple acte de lecture a dû composer avec une pratique d’annotation. Une double pratique pour être exact, d’une part du surlignage, des flèches, des croix, etc. et d’autre part quelques mots placés en marge comme des étiquette. more »
Généalogie d’un lecteur (1) : l’autonomie de la lecture
C’est seulement sur le tard que j’ai lu, et je suis entré en lecture comme on entre dans les ordres : avec l’envie de bien faire que nous inspire une institution qui nous impressionne.
Au commencement, mes pratiques de lecture ont été très séquentielles : un livre à la fois, et avec ce point d’honneur (on est souvent ridicule quand on en appelle à l’honneur) de lire tout le livre de la première à la dernière page. more »
L’annotation avec les liseuses
C’est un vrai plaisir de pouvoir annoter les livres numériques avec une liseuse.
Sur Kindle, le fichier des annotations est extrêmement rustique et on aimerait bien qu’un format normalisé et très structuré s’impose car c’est typiquement avec cela que l’on va pouvoir travailler avec nos données d’annotation.
Mais ne faisons pas la fine bouche : retrouver ses passages surlignés rassemblés dans un fichier numérique, de manière simple, c’est quand même le début d’autre chose dans le rapport aux oeuvres.
Autre constat, évident mais qui apparaît rapidement, les parties soulignés du livre, si elles donnent une nouvelle manière de spatialiser l’oeuvre une fois mises côte-à-côte, ne sont plus visibles dans leur contexte. La vision d’ensemble se fait au prix d’une décontextualisation des parties soulignées, ce qui diminue l’adhérence « de support » entre les annotations et l’oeuvre.
J’aimerais bien savoir comment c’est sur les autres types de liseuses et comment cela est évalué par leurs utilisateurs.
Intervention sur la lecture numérique
Un résumé d’une intervention sur la lecture numérique à la médiathèque Arthur Rimbaud d’Antony, à l’invitation de Rencontre et Débats Autrement :
Le « lectographe » pour formaliser la lecture d’une oeuvre
Quand on lit un texte, si celui-ci est un cours, un essai, bref si c’est un texte que l’on lit pour apprendre, on est confronté à des moments de compréhension qui sont divers. Je me suis demandé si l’on pouvait essayer de formaliser cette expérience de lecture en utilisant un formalisme graphique.
On remarquera toutefois :
- que cela a du sens surtout pour les livres qui nécessitent plusieurs lectures ou qui relève de la démonstration et de la pédagogie ;
- que cela n’est pas forcément évident à utiliser pour une oeuvre papier, mais que cela pourrait avoir une importance déterminante comme outil de travail et d’appréhension avec les textes numériques.
Quels sont les états qui sont intéressants à positionner sur chacune des pages de l’œuvre ? Essayons d’en donner une première liste :
- Compréhension, qui indique que l’on arrive à suivre et à comprendre l’auteur. Bien sûr on peut se tromper, ne comprendre que partiellement, voire même mécomprendre. Ce sont des variations qui pourront être introduites par la suite ;
- Adhésion (l’Accord et le Désaccord). Quand on n’est en phase avec les propos de l’auteur, ou bien quand on estime qu’il y a des erreurs. Là aussi, il peut avoir des variations si l’on considère que l’on a pas d’avis tranché, voire que l’on doute simplement ;
- etc. il y en a sûrement d’autres.
Quel fauteuil de lecture ?
Longtemps j’ai lu assis sur une chaise de jardin.
Aujourd’hui je lis sur mon fauteuil de bureau, très bien, mais pas adapté à une lecture prolongée. Alors j’hésite entre plusieurs styles parmi les suivants :