Individuer Simondon – De la redécouverte aux prolongements
Sommaire du dernier du dernier numéro de la revue Appareil, consacré à Gilbert Simondon. Tous les articles sont accessibles en ligne :
- Jean-Hugues Barthélémy
Éditorial - Ludovic Duhem
Simondon et le langage - Vincent Bontems
Du mode d’inexistence des mathématiques - Antoine Chopot
Les communautés plus qu’humaines - Émilien Dereclenne
Penser l’essence de la vie : le matérialisme comme question et comme préalable chez Simondon - Giovanni Carrozzini
La contribution de Gilbert Simondon au naturalisme - Vincent Beaubois
Un schématisme pratique de l’imagination - Elisa Binda
Techno-esthétiques ou philosophies de l’interaction : les réflexions de Gilbert Simondon et John Dewey - Jean-Hugues Barthélémy
Glossaire Simondon : les 50 grandes entrées dans l’œuvre
L’explicitation à l’heure des automates et l’enjeu de l’invention dans le cycle des données
La domination des langues mortes
Commençons par un topique, un lieu commun. “Software is eatig the world” : tout le monde connaît ce mot de Marc Andreessen.
Mais si ces nouveaux langages numériques dévorent le monde peut-être faudrait-il s’étonner que personne ne les parle. Ce sont des langues mortes si l’on s’en réfère à cette définition qu’une langue n’est vivante que pour autant qu’elle est parlée par des individus. On a ici à faire à des langues mortes qui instaurent leur domination sur le monde exclusivement par l’écrit.
A certains égards, les langages de programmation sont ce que Saussure appelle des langues construites, c’est à dire des langues qui ne sont pas naturelles ; des langues qui sont le fruit d’un consensus et d’une convention (l’exemple que donne Saussure est l’espéranto).
La domination du software comme langue morte, que personne ne parle, et qui n’existe que comme écriture par et pour les machines est donc notre actualité. more »
Le jouet selon Simondon
C’est bientôt Noël, je vous invite à lire cet extrait du cours Imagination et invention de Gilbert Simondon qui parle du jouet (ma mise en forme) :
« De plus, le mythe du jouet chez l’adulte amène assez généralement le mépris des normes de fiabilité : le jouet n’est pas sérieux ; il suffit donc qu’il fonctionne au moment de la vente, sur le comptoir du magasin.
Cela réserve de cruelles et amères déceptions lorsque l’objet a été réellement élu et qu’il se casse entre les mains de l’enfant, au lieu de l’accompagner fidèlement dans sa croissance, en résistant à l’usure et aux chocs et en ne se détruisant pas si l’enfant l’ouvre.
[…]
Un jouet, pour assurer et remplir pleinement son rôle élémentaire de point-clef du monde objet, devrait durer toute une enfance, peut-être toute une vie, et n’avoir ni secret ni faiblesse ; il est, pour l’enfant, le prototype du monde. » Imagination et invention, p.100
Calendrier de l’Atelier Simondon (2012-2013)
Atelier Simondon « Culture et Invention » 2012-2013
Voici les dates des séances : more »
Empathie et éthique de la technique
Je crois qu’il faut prendre avec grand sérieux la question de l’éthique Simondonienne en ce qu’elle est une éthique de la technique. Lors du « Séminaire Simondon ENS-MSH » du 27 Septembre 2011, Vincent Bontems a précisé que la question éthique était posée une fois en introduction et une autre fois en conclusion de textes de Simondon. C’est un donc un thème qui ouvre et/ou clos les œuvres de Simondon comme pour mettre en tension les motivations de tout ce que va essayer de dire le texte de l’œuvre.
L’énigme de l’éthique de la technique chez Simondon est condensée dans cette forme de compassion qu’il a pour les machines et qui l’amène à comparer l’objet technique soit à un esclave qu’il faut libérer soit à une vieille personne qu’il faut respecter. Il y a donc une éthique de la compassion envers les individus techniques chez Simondon, une éthique qui motive la thèse d’un mode d’existence propre des objets techniques.
Le point-virgule chez Simondon
Il n’est pas rare d’avoir plus d’une dizaine de points-virgules par page dans les textes de Simondon. Nombre auquel il faut rajouter les deux-points, très présents également.
L’écriture donne cette même sensation que l’on a en lisant un texte biblique : un disparate fragmentaire dont l’unité de sens est mystérieux. Le point-virgule y est-il pour quelque chose dans ce mystère ?
Les points-virgules accentuent la sensation d’énumération, comme ces points-virgules qui terminent les fins de lignes de code. On pourrait tout récrire en remplaçant tous les points-virgules par une liste de puces. On verrait alors à quel point le texte est une liste dont l’articulation reste flottante.
Cette fragmentation du texte fait pourtant bloc en utilisant le point-virgule et non la liste de puces.
En utilisant un point on indique que l’on passe à autre chose, que l’on continu. Mais le point-virgule donne à chaque fois un contre-point à ce qui vient d’être dit, il propose une variation, sinon une modulation.
C’est peut-être ce qui donne cette impression d’illumination que l’on peut ressentir en lisant Simondon ; après chaque point-virgule, il faut être prêt à tout remettre en jeu face à cette nouvelle donne.
Séminaire Simondon du 18 Novembre 2010
Voici l’enregistrement audio de la séance du 18 Novembre 2010 du séminaire Simondon.
C’est Xavier Guchet (Paris 1), qui présentait notamment les analyses développées dans son dernier ouvrage, Pour un Humanisme technologique. Culture, technique et société dans la philosophie de Gilbert Simondon.
L’atelier Simondon a par ailleurs désormais son site sur lequel devrait être bientôt proposés les entretiens vidéos sur la mécanologie.
Reprise du Séminaire Simondon « Individuation et Technique »
Le séminaire « Individuation et technique » (MSH-Paris-Nord), en partenariat avec l’Atelier Simondon (ENS Ulm), reprend bientôt ses activités. Vous en trouverez ci-dessous le programme. more »