19 Nov 2014, 10:09
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Digital Scaling, etc.

S’il est un mot qui revient régulièrement dans notre vocabulaire sur le numérique c’est bien le mot « scaling » (cf. Votre travail est-il scalable ?), dont beaucoup de ceux qui l’utilisent auraient peut-être du mal à lui donner une traduction française au pied levé.

Scaling c’est donc le« passage à l’échelle »,  le « changement d’échelle ». La plupart du temps, l’échelle en question est une échelle quantitative, il s’agit de passer d’un certain nombre à beaucoup plus : nombre de consultation d’un site web, ou nombre de serveurs d’une architecture technique qui doit tenir et d’encaisser la charge pour passer le « test de recette » du passage à l’échelle. Mais le mot n’est pas réservé aux seuls aspects techniques : il y a  du « scaling agile » où il s’agit d’étendre des pratiques et des organisations du travail à un nombre plus important de personnes.


Concernant le « scaling organisationnel » on trouve immanquablement des méthodes inspirées de que j’appelle une logique fractale : un même schéma s’étend jusque dans l’infiniment petit en se régénérant indéfiniment identique à lui même.

Fractal

La plupart du temps, un des enjeux de ces passages à l’échelle est que la différence quantitative est si importante que la nature même du problème s’en trouve totalement changé. C’est notamment ce que décrivait très bien l’économiste René Passet dans l’ « Économique et le vivant » dans les années 70.

Cependant, notre premier réflexe, quand nous sommes confronté à des enjeux de passage à l’échelle, consiste à reproduire de manière homogène le dispositif (technique ou organisationnel) qui fonctionne à petite échelle. En raisonnant de la sorte, on nie le changement de nature de la situation, un peu comme le faisait Pascal quand il s’imaginait l’infiniment petit :

« Pascal, quand il imagine des mondes emboités à l’infini, ne les conçoit pas différents les uns des autres. Chacun d’eux est identique aux précédents, la taille seule fait la différence. Le plus petit, pour Pascal, est analogue au grand, mais en miniature. »  Humain : Une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies, p34.

Ce à quoi le scientifique Étienne Klein (cf. Le small bang des nanotechnologies) peut aujourd’hui rétorquer qu’au niveau nanométrique, les objets ont une surface beaucoup plus grande qu’à notre échelle, et que cela change leurs propriétés :

« L’or, par exemple, est habituellement inerte du point de vue chimique, mais, sous forme de billes nanométriques, il devient très réactif. 

A partir de matériaux bien connus, de très nombreuses propriétés nouvelles apparaissent ainsi, qui sont intéressantes par les applications qu’elles permettent. »  Ibid. pp. 34-35

EtienneKlein

Dans le réel, le changement d’échelle est une métamorphose ; les approches  quantitatives sans sauf qualitatif sont trop réductrices.

24 Nov 2014, 1:19
by Laurent Simon

reply

Une échelle « manométrique », c’est bien une échelle de pression graduée en « manopascals » ?

🙂

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Corrigé, merci 🙂

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