Ecrire pour des machines
Voici la vidéo de mon intervention au séminaire PRECIP, « Enseigner l’écriture numérique ? », qui s’est tenu les 4 et 5 Avril 2012 à l’UTC de Compiègne.
Je vous invite à découvrir les autres interventions.
L’écriture de la « Phénoménologie de l’esprit »
Quelle merveille que cet entretient d’Alain Veinstein avec jean-pierre Lefebvre qui vient de re-traduire, 20 ans après, la “Phénoménologie de l’esprit” de Hegel.
Comme penseur de la totalité, Hegel a revisité la plupart des œuvres philosophiques et en cela il donne envie de lire et de relire toutes ces œuvres que nous n’aurions peut-être pas eu le courage ou la motivation de lire. En ce sens, il encourage au travail philosophique et demande un effort. D’ailleurs, dans sa préface de la Phénoménologie, rappelle Lefebvre, Hegel dit en substance :
“Fainéants s’abstenir !” more »
Les savoirs de l’écriture en Grèce ancienne (1)
L’espace de la publicité : ses opérateurs intellectuels dans la cité
Cette série sera constituée par quelques notes de lecture de certaines des contributions de l’ouvrage Les savoirs de l’écriture en Grèce ancienne », ouvrage collectif sous la direction de Marcel Détienne (1988, réédition 2010, ed. Presses Universitaires du Septentrion).
Je commence tout de suite avec le premier texte, celui de Marcel Détienne, « L’espace de la publicité : ses opérateurs intellectuels dans la cité ».
more »
Le bloc-notes magique (wunderblock) de Freud
La Note sur le « bloc-notes magique » est un petit texte fort intéressant de Freud, écrit en 1925 (page 129 de « Huits études sur la mémoire et ses troubles« , Sigmund Freud, Ed. Gallimard, Coll. Connaissance de l’inconscient).
Freud commence par donner un crédit significatif aux supports de mémoire (hypomnemata ou extended mind chez les Américains) en rattachant explicitement les notes manuscrites au dispositif mnésique :
« Le support qui conserve ces notes, tablette à écrire ou feuille de papier, est alors en quelque sorte un morceau matérialisé de l’appareil mnésique, qu’habituellement je porte en moi de façon invisible. » p.133. (XIV,3)
Ce faisant, souligne Freud, le souvenir a été fixé et peut être reproduit à volonté, sans avoir subi les affres de la mémoire. Ce procédé d’écriture mnésique est ensuite lui-même distingué en deux procédés selon le support d’écriture qui est choisi :
- si c’est un papier, j’obtiens une « trace mnésique durable« . Mais qui a les spécificités suivantes : tout d’abord, une fois la feuille remplie, il faut en utiliser une autre (le support ne peut contenir qu’une quantité limitée de traces), ensuite, si je ne veux plus garder la trace d’une note, je dois pouvoir l’effacer, ce que ne peut pas faire le papier selon Freud.
- si c’est une ardoise, j’ai un support d’une capacité potentiellement illimitée : je peux effacer les traces sans jeter aux rebuts le support lui-même. L’inconvénient étant que je ne peux garder de trace durablement.
Ce qui permet à Freud de faire le constat suivant :
« Capacité illimitée de réception et conservation de traces durables semblent donc s’exclure mutuellement pour ce qui est des dispositifs qui servent de substituts à notre mémoire ; il faut, soit renouveler le support, soit supprimer les notes. » p. 134 (XIV, 4)
Il souligne ensuite que, si la plupart des prothèses techniques qui augmentent notre perception (vue, audition) sont des dispositifs techniques qui imitent l’organe sensoriel, force est de constater que les dispositifs techniques qui augmentent notre mémoire sont particulièrement défectueux car « notre appareil psychique sait justement réaliser ce qu’eux ne peuvent faire ». more »
Laissez tomber vos claviers et passez au crayon à papier
Qu’est ce qui peut bien être encore plus hype que le iPad ? Un crayon à papier.
Ah mais attention, pas n’importe quel crayon à papier. Pas de ces crayons à papier que nous avions à l’école.
Non, il s’agit d’un crayon à papier qui est devenu mythique, le Blackwing 602 produit par Eberhard Faber : bien que la production de ce modèle ait été stoppée aux US en 1998, les rares exemplaires existant continuaient à se vendre sur eBay pour plusieurs dizaines de dollars (!).
Mille-feuilles Japonais
Au XIII° siècle, souligne Edwin O.Reischauer dans le premier tome de son Histoire du Japon et des Japonais, la vie politique japonaise avait de quoi dérouter :
« l’empereur se trouvait sous la dépendance d’un ancien empereur retiré et sous celle des Fujiwara qui contrôlaient en sous-main un cabinet fantoche manipulé de l’extérieur par le shogun qui n’était lui-même que l’homme de paille d’un régent Hojo …! » p.68
Et Reischauer poursuit :
» La conduite des affaires paraissait confiée à une série de doublure dont aucune ne détenait la réalité du pouvoir. L’observateur le plus perspicace aurait pu se représenter la vie politique japonaise comme un jeu de paravents ou comme un interminable emboîtement de personnages gigognes. »
Lire sans comprendre
Ayant commencé la lecture de l’Économie libidinale de Jean François Lyotard, je suis confronté à un texte particulièrement exigeant.
Ce genre de lecture me rappelle qu’il est possible de lire sans comprendre. On comprend bien les mots, mais on ne sait pas où l’on va : la richesse sémantique des propos, la force des non-dits et l’érudition des références nous dépasse.
Bonnes et mauvaises pratiques de l’écriture hypertextuelle
Le respect des standards du web pour une meilleure accessibilité passe aussi par une meilleure pratique des liens que nous faisons tous les jours. A ce titre, les choix que nous faisons dans les mots et les expressions qui servent de base à un lien hypertexte sont importants.
more »
Ecrire pour soi, sous mac
Si les pratiques de publication se sont massifiées avec le web participatif, il y toujours le moment de l’intimité de l’écriture. Certains d’entre-vous utilisent peut-être des solutions en ligne, y compris pour des textes qui n’ont pas vocation à être publiés, du moins pas dans l’immédiat. Quant à moi, j’ai besoin d’une bonne vieille solution installée sur mon ordinateur lorsqu’il s’agit d’écrire pour soi, en l’occurrence sous mac.
Le code et l’écriture
Après la publication de Littérature du code et la lecture des commentaires à cette note, je me suis demandé s’il y avait des pratiques d’écriture qui évoluaient en s’imprégnant des pratiques du code.