L’incohérence temporelle et la perception des bénéfices des soins préventifs
Nous faisons tous, je crois, l’expérience quotidienne de remettre à plus tard des choses que nous pourrions faire le jour même. Proverbes et auteurs ont souvent relevé ce constat, Sénèque par exemple :
« A force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse ».
Depuis Hume, on sait que la manière de penser ainsi que nos préoccupations diffèrent selon l’espace et le temps :
« Entretenez un homme de ce qu’il deviendra dans trente ans : il ne vous écoutera pas. Parlez-lui de ce qui arrivera demain et il vous prêtera attention. Nous nous soucions davantage du bris d’un miroir quand il a lieu chez nous que de l’incendie d’une maison située à quelques centaines de lieues de là. » Hume, Les passions, Ed. GF p. 286.