De la mécroissance à l’économie de la contribution en passant par les technologies relationnelles

L’ARCEP (Autorité de régulation des communications et des postes) édite sa nouvelle revue trimestrielle « Les cahiers de l’ARCEP« , qui ont pris la suite de « La Lettre de l’Autorité » publiée depuis la création de l’institution, en 1997.

Dans le dernier numéro (PDF gratuit) consacré aux « TIC et développement durable », j’ai le plaisir de contribuer à la revue avec l’article : « De la mécroissance à l’économie de la contribution, en passant par les technologies relationnelles ».

Les technologies relationnelles dans les systèmes d’information

Après l’informatique embarquée et l’informatique de gestion, tend à s’en rajouter une troisième informatique qui est l’informatique relationnelle. Celle-ci ne repose plus sur des technologies de gestion mais sur des technologies relationnelles.

Pour expliciter ce qui se passe, il faut d’abord dire que ces deux informatiques, de gestion et relationnelle, malgré les différences que je vais souligner, ne s’opposent pas systématiquement. Ainsi, une application peut relever à la fois d’une informatique de gestion et d’une informatique relationnelle. more »

Des techniques relationnelles aux technologies relationnelles

L’évolution du web et le succès des réseaux sociaux ont mis en avant l’importance de ce que nous nommons d’une manière plus large les « technologies relationnelles ». Celles-ci débordent et diffèrent pourtant de ce que nous appelons les « réseaux sociaux », en nous référant aux grands noms des services en ligne que sont Facebook ou Twitter, pour ne citer que les plus populaires d’entre eux.
C’est ce débordement que je souhaiterais décrire, notamment en distinguant les techniques relationnelles des technologies relationnelles. Cette distinction pouvant être appréhendé à partir du prisme des pratiques relationnelles.

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21 Mar 2013, 12:07
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L’hypercriticité numérique de la France

equilibre

La France a de grandes opportunités dans le numérique : la couverture haut débit via le dynamisme et la maturité des acteurs Telecom, la puissance de calcul et les compétences en génie logiciel, une population qui utilise intensivement les technologies relationnelles, mais il lui manque pourtant cette pièce maîtresse dans sa configuration industrielle : l’infrastructure industrielle du numérique, le stockage des données, c’est à dire les datacenters, ces usines de l’économie numérique.

Le climat tempéré couplé au prix de son énergie, qui sont deux facteurs de choix dans l’implémentation de datacenters, n’y font rien. La fiscalité pousse les industriel du digital à aller vers d’autres territoires européens.

Ce qui fait que la France est dans une situation hyper-critique, c’est qu’elle a toutes les cartes en main, sauf une. Du coup, les infrastructures sur lesquelles elle a investi (les infrastructures de transport du numérique) servent à délocaliser encore plus rapidement les données qu’elle produit (aspirées par les infrastructures de transfert du numérique). C’est ce qui explique le caractère éminemment critique de notre situation nationale et européenne : la France exporte ses données aux US, elle alimente en data les industries américaines du numérique. A l’image de la balance commerciale, la balance des data est extrêmement et dangereusement déficitaire.

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Web APIs 101

 

Les démarches autour des “WAPIs” (Web Application Programming Interfaces) sont éminament bifaces : à la fois technologiques et business.

Les organisations qui réussissent le mieux à conjuguer ces deux aspects vous diront que leur API Web, c’est leur produit, ou leur service. Sous-entendu : c’est leur coeur de métier.

Ce sont des industriels qui opèrent sur le web, des compagnies pour lesquelles le web n’est pas qu’une technologie de publication et d’affichage de documents.

A partir de l’infrastructure de transport d’internet ils opèrent des transferts qui sont des jeux d’écritures à distance et à la vitesse de la lumière.

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La déprolétarisation du consommateur

Ci-après un extrait d’une réunion du groupe de travail sur les technologies relationnelles d’Ars Indsutrialis.

La question était celle de la déprolétarisation du consommateur (prolétarisation = perte de savoir) et, en l’occurrence, des solutions web qui peuvent contribuer à modifier les comportements dans les actes d’achats.

Avec l’approche « CustomersValues », discutée dans cet extrait, Henry Peyret porte une vision basée sur les « valeurs ».

 

Les réseaux sociaux modifient-ils profondément nos modes de vie ?

Un article récent du Huffington Post (TweetingWhileEating: Nearly Half Of Millennials Use Social Media While Eating) pointe du doigt les changements comportementaux qu’induisent l’utilisation des services de réseaux sociaux. Il s’agit en l’occurrence de ce phénomène qui touche prioritairement les natifs du numérique qui, semble-t-il, utilisent Twitter pendant les repas.

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22 Jan 2012, 2:33
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Les savoirs de l’écriture en Grèce ancienne (3) : Marchands, transactions économiques, écritures


Troisième note sur les Savoirs de l’écriture en Grèce ancienne qui s’appuie sur l’article de Mario Lombardo : “Marchands, transactions économiques, écriture”.

Cette note est également pour moi l’occasion de revenir sur une remarque d’Alain Pierrot formulée lors d’un « Atelier Technologies Relationnelles » consacré à la “Guerre Civile Numérique” ; à une citation de Finley( Les premiers temps de la Grèce) qui faisait remarquer que les Grecs, contrairement à ce qui s’était passé au Proche et Moyen-Orient, se distinguèrent en utilisant l’écriture pour la poésie plutôt que pour le commerce, Alain Pierrot me fit remarquer que le texte de Finley n’était pas de première fraîcheur et que, depuis, l’avancée des travaux rappelait l’importance du commerce dans la diffusion et l’utilisation de l’écriture.

Il se trouve que l’article de Mario Lombardo permet d’enrichir le débat.

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Consensus et dissensus dans les politiques culturelles numériques

Voici la vidéo ( 45 min) de l’intervention d’Alain Giffard lors d’une séance de travail du groupe « Technologies Relationnelles » d’Ars industrialis.

La séance était consacrée à la « guerre civile numérique » et il m’a semblé que les propos d’Alain Giffard étaient précieux pour re-contextualiser ce concept de guerre civile numérique qui reprend le titre d’un ouvrage de Paul Jorion paru en Mai 2011 :

Empathie et éthique de la technique

Je crois qu’il faut prendre avec grand sérieux la question de l’éthique Simondonienne en ce qu’elle est une éthique de la technique. Lors du « Séminaire Simondon ENS-MSH » du 27 Septembre 2011, Vincent Bontems a précisé que la question éthique était posée une fois en introduction et une autre fois en conclusion de textes de Simondon. C’est un donc un thème qui ouvre et/ou clos les œuvres de Simondon comme pour mettre en tension les motivations de tout ce que va essayer de dire le texte de l’œuvre.

L’énigme de l’éthique de la technique chez Simondon est condensée dans cette forme de compassion qu’il a pour les machines et qui l’amène à comparer l’objet technique soit à un esclave qu’il faut libérer soit à une vieille personne qu’il faut respecter. Il y a donc une éthique de la compassion envers les individus techniques chez Simondon, une éthique qui motive la thèse d’un mode d’existence propre des objets techniques.

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