28 Juil 2010, 12:03
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Marketing et bêtise

Be stupid

“Be Stupid”, voici le slogan de la marque de vêtements DIESEL depuis début 2010. Slogan que l’on retrouve imprimé directement sur les t-shirts :

Et qui se décline également dans une campagne d’affichage, opposant les “intellos” aux “idiots”. Les premiers ont un cerveau, font des plans, et critiquent alors que les seconds ont des couilles, improvisent et créent :


Evidemment, DIESEL est résolument du côté des “idiots” :


Il s’agit bien sûr d’une campagne qui ne doit être prise qu’au second degré, une nouvelle manière d’être “cool”, de ne pas se “prendre la tête”. Je vais toutefois la prendre au mot pour tenter d’expliciter la relation qu’il y a entre le marketing et la bêtise.

Premier constat : la publicité de DIESEL utilise le terme de “stupid”, et l’on traduit généralement le “stupid” anglais par l’ “idiot” français. Parle-t-on pour autant de la même chose quand on évoque l’idiotie, la stupidité ou la bêtise ? more »

24 Juil 2010, 12:09
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American metamorphosis

Une récente affaire d’espionnage entre les US et la Russie a été très médiatisé : dix agents russes vivants sous une double identité sur le territoire américainont  été démasqué par le FBI. Ce qui en un temps eut été un signe de haute tension internationale, comme le soulignait récemment François Noudelmann dans Macadam Philo du 23 Juillet 2010, est devenu une comédie médiatique.

Pas grand chose en effet à se mettre sous la dent en matière d’espionnage, car ce qui  a été reproché à la dizaine de personnes, qui ont plaidé coupable, était d’avoir une double identité, sans qu’aucun délit manifeste d’espionnage ne leur soit vraiment reproché. La fameuse “Anna Chapman” remporte le pompon , sa présence active dans Facebook et quelques photos aguicheuses font passer l’histoire d’espionnage pour une comédie hollywoodienne.

Mais, au-delà de la tournure qu’a pris cette histoire, pourquoi le FBI a-t-il lui-même médiatisé cette affaire ? On pense bien sûr aux attentats du 11 Septembre et à la hantise américaine de l’espion dormant, qui peut se réveiller au moindre signal. En rendant publique l’affaire, l’administration américaine souhaitait certainement rassurer l’opinion américaine sur le fait qu’elle veillait activement à la sécurité du pays. Mais cette crainte d’avoir dans sa population des agents doubles n’est-elle pas toutefois surestimée ? more »

Le bon sens paysan

Entendre et lire André Pochon m’a été très utile pour comprendre la situation paysanne et agricole en Europe et surtout en France. Bien connu dans le monde de l’écologie et de l’agriculture, ce paysan aujourd’hui retraité n’est pourtant pas connu du grand public, surtout si l’on quitte le milieu agricole et paysan.

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L’arrière saison

Le titre et la couverture de ce roman n’avaient pourtant rien qui puisse m’attirer. Tout laissait transparaître un romanesque autrichien « fleur bleue » que je ne goûte guère. On m’avait même dit, en me conseillant l’ouvrage, « qu’il ne s’y passait rien » mais, pourtant, que sa lecture était envoûtante et prenante.

Comme la personne qui me le conseilla était toutefois digne de confiance, j’achetai le livre il y a maintenant plus d’un an. Depuis, il était resté dans mon bureau et, chaque fois que mon regard croisait la couverture, je le prenais en main en le retournant pour lire une fois de plus la quatrième de couverture qui précisait qu’il s’agissait là d’un chef d’oeuvre inégalé aux yeux de Nietzsche. Aux réticences que j’éprouve vis-à-vis de la littérature romanesque s’ajoutaient l’épaisseur de l’ouvrage avec ses 650 pages. more »

13 Juil 2010, 3:06
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Palette de noyers

Il y a beaucoup de noyers en Dordogne et, vus du ciel, avec leur rondeur bien caractéristique, ils font penser aux palettes de style des logiciels de dessins et de retouche d’images.

Les relations de soin

La question du soin est au centre des discussions contemporaines, que ce soit sous l’aspect du «care» anglo-saxon ou de la pharmacologie de Stiegler . Elle déborde de son périmètre originaire, parental et médical, pour envahir la plupart des champs disciplinaires : politique, économique, philosophique, scientifique et technologique. Frédéric Worms, dans «Le moment du soin», revient fort à propos sur la question en proposant une analyse très stimulante, et importante, pour pouvoir aborder dans de bonnes conditions la question des technologies relationnelles et des réseaux sociaux.

Pourtant, tout le monde n’apporte pas le même crédit à la question du «soin». Ainsi Jacques Rancière est peut-être un cas emblématique de ceux qui refusent de prendre cette question du soin au sérieux : «Les procédures de la critique sociale ont en effet pour fin de soigner les incapables […] Et les médecins ont besoin de ces malades à soigner. Pour soigner les incapables, ils ont besoin de les reproduire indéfiniment», écrit-il sur un ton acerbe (Le spectateur émancipé p.54) en même temps qu’il dénigre les «docteurs médecins» qui se plaisent à faire des diagnostics sur le grand corps malade de la société contemporaine. more »