Le devenir algorithmique (2) : connaître l’inconnu
Dans le devenir algorithmique (1), j’ai indiqué pourquoi Platon, au moment du Gorgias, avait abandonné la méthode élenctique pour introduire des pratiques qui proviennent essentiellement des mathématiciens pré-socratiques. Le discours philosophique ne peut plus se contenter d’une apparence de vérité reposant sur des opinions vraies qui ne se contredisent pas ; il s’agit à présent d’enchaîner les idées entre elles pour produire de la science et des idées stables.
Une des méthodes mathématiques en question repose sur l’utilisation des hypothèses dans l’argumentation. Le terme d’hypothèse est protéiforme à cette époque, et il nous faudra en proposer une cartographie, mais on peut être scolaire en la matière et commencer par rappeler que l’hypothèse désigne mot-à-mot de ce qui se tient sous la thèse. La thèse étant à la fois ce qui se tient debout, qui est stable et, par extension, le propos que l’on soutient en public.
Mais pourquoi Platon doit-il en passer par l’utilisation d’hypothèses dans son discours ?
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