Shots that changed my life (32)
Le filmeur, de Alain Cavalier, 2005, France.
Avec sa petite camera numérique, Alain Cavalier a quitté le monde de la production cinématographique classique depuis longtemps.
Ce qui le motive, c’est de pouvoir retenir et enregistrer tous les moments de la vie dans son journal vidéo, et notamment certains moments magiques comme celui-ci :
Le travail en perruque à l’heure du numérique
En m’appuyant sur les travaux de Michel Anteby et de Michel de Certeau, je vais tenter de montrer que l’évolution des pratiques de la « perruque », notamment dans le contexte numérique, peut donner de précieuses informations sur l’émergence d’une économie de la contribution.
Le travail en perruque
Outre le pastiche du coiffeur que désigne le plus couramment le terme de perruque, le mot désigne également une forme de détournement dans l’utilisation des biens ou de l’outil de production de l’entreprise.
La perruque peut être définie comme :
“L’utilisation de matériaux et d’outils par un travailleur sur le lieu de l’entreprise, pendant le temps de travail, dans but de fabriquer ou de transformer un objet en dehors de la production de l’entreprise” (R. Kosmann, La pérruque où le travail masqué. Renault, Histoire 11(juin), Société d’histoire du groupe Renault, Boulogne Billancourt, 20-27)
Il existe de nombreuses variantes du terme de “perruque” : “bricoles”, “pinailles”, “bousilles”, “pendilles” en France ; “homers”, “government job” aux États-Unis ; “fidding” ou “pilfering” en Angleterre (Michel Anteby, La “perruque” en usine : approche d’une pratique marginale, illégale et fuyante (PDF). Revue Sociologie du travail, 2003, vol. 45, no 4 pp. 455-456).
Du vol caractérisé aux petits arrangements sans conséquences, il y a toute une palette de formes de travail en perruque dont les contours sont fuyants, l’activité étant d’ailleurs comparée à du braconnage. Mais la qualification qui revient le plus souvent pour caractériser le travail en perruque est celui de “détournement”. more »
L’impératif lumineux
D’une récente expérience de plateau de télévision je retiens surtout l’aveuglement que procurent les éclairages. Sous cette avalanche de lux, on ressent comme un impératif qui nous place dans un état second.
On pense alors à cette pratique de l’interrogatoire policier qui vous aveugle en braquant une lampe sur le visage, puis vous exhorte à « avouer ».
Depuis, je regarde les émissions de plateaux télévisés, les talk-show, comme des lieux d’aveux, même si ces derniers sont forcés, simulés ou artificiels.