11 Avr 2009, 11:39
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Mètis à l’assemblée nationale

Stupeur à l’assemblée nationale Jeudi 9 avril dernier : alors que tout semblait joué d’avance concernant le projet de loi HADOPI, « des actes de flibuste » de la gauche, qui consistent à « cacher des parlementaires et à ne les faire entrer dans l’hémicycle qu’une fois le vote appelé  (propos de M. Karoutchi) ont permis de rejeter le projet de loi.

Dans un précédent texte sur la Mètis de Google j’écrivais :
Rien d’étonnant à ce que la mètis soit une intelligence qui s’exprime dans des situation de compétition, de guerre ou de chasse. Dans ces situations ou la science des immuables et de la vérité n’a plus prise. On est ici au cœur de l’action, du vivant et du devenir.
La mètis est cette forme de l’intelligence qui s’exprime dans la ruse et permet des retournements de situations spectaculaires : ce qui était joué d’avance se retrouve déjoué et l’irréalisable se réalise.
*
Bien sûr, chacun sait que la loi garde toutes ses chances d’être finalement approuvée dès le 28 Avril prochain, mais des possibilités se dessinent toutefois :
  1. Tout d’abord l’Élysée, en déclarant que « cette loi résulte d’un accord conclu entre les artistes, les producteurs et les entreprises de télécommunications », semble ne pas se rendre compte à quel point de tels propos peuvent être choquants tant ils avalisent la pratique de la politique comme une simple activité d’enregistrement du lobbyisme. De tel propos ne peuvent que déservir ceux qui veulent imposer la voix des industries de rentes de situation ;
  2. Ensuite parce que ce retournement imprévu de situation donne du temps à la contestation du web pour se maintenir et se concrétiser, notamment par la manifestation du 25 Avril 2009 contre la loi HADOPI ;
  3. Enfin, parce que l’on se rapproche des élections européennes et que la proximité entre la polémique autour d’HADOPI  et ces échéances électorales risque de rappeler à certains hommes politiques qu’ils doivent parfois quitter leur échanges avec les lobbies et aller au devant les électeurs. Ce qui pourrait changer, pendant quelques semaines, leur façon de considérer la loi HADOPI.

Merci pour ton analyse, qui comme d’habitude est très pertinente. Je partage les 3 points.
Comme tous ceux qui sont pour une neutralité du Web, puisque de « lutte » contre le téléchargement illégal ce projet a dévié lamentablement sur des atteintes aux libertés fondamentales (suppression du droit à la défense, suppression de la présomption d’innocence, coupure de l’accès internet – un élément essentiel de lien social et d’apprentissage – légalisation de spyware « gouvernementaux »..)
On ne (ré)-concilie pas droits d’auteur en portant atteinte aux droits individuels..
Le gouvernement, pour ne pas dire le Président qui continue dans ses mesures plus que discutables (cf : suppression pub audiovisuel public), entretient la division et l’opposition, c’est insupportable.
Il n’y a pas les artistes d’un côté et les « pirates » de l’autre, les seconds pillant les premiers – d’ailleurs le terme pirate me semble exagéré – mais plus simplement des INTERNAUTES.
Il serait plus intelligent de rechercher une solution d’équilibre pour tous les Internautes…

Travaillant dans une entreprise qui transporte un média en déclin (le courrier papier), c’est comme si j’allais voir le Président pour lui dire « il faut supprimer l’e-mail, le téléphone, le fax, l’EDI.. parce que 300 000 emplois sont menacés » ?? Je ne suis pas d’accord : on s’adapte ou on meurt c’est l’ordre des choses.. Et toutes tentatives d’entrave à la modernité est vouée à l’échec, selon moi.

A+

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juste remarque de imath comparant avec son activité, qui rappelle la fameuse pétition des fabricants de chandelle proposée par F. Bastiat.

quant à la présentation de la loi comme résultant d’un « accord conclu entre les artistes, les producteurs et les entreprises de télécommunications », elle est très exagérée, frise le mensonge velu :

d’une part, parmi les entreprises de télécommunications, en particuliers les FAI, ceux-ci (et pas seulement Free) ont plusieurs fois exprimé leur désaccord, et le fait que les négociations Olivennes étaient du roulage dans la farine plutôt qu’un accord digne de ce nom.

d’autre part, les artistes ?? il y a eu les producteurs et les sociétés d’ayant-droits (et le E dans SACEM c’est éditeur : Universal fait partie de la sacEm…), plus quelques artistes dont on peut penser qu’ils étaient quelque peu en service commandé (« coco, tu peux pas nous lâcher sur le coup, regarde tes revenus, ce qu’on a fait pour toi » ;-D )

mais sinon, « les artistes »… l’immense majorité des artistes copie, s’inspire, partage, ça s’est toujours fait comme ça et nombreux en témoignent, et donc aujourd’hui télécharge.

de plus nombre d’artistes sont internautes et réciproquement : transformation complète : il n’y a plus un petit groupe de producteurs distribuant verticalement à une masse de consommateurs passifs, il y a une multitude d’usagers et praticiens souvent experts, qui produisent, partagent, écoutent, réutilisent, et disséminent.

(je peux comme admin de dogmazic,net, une plateforme de musique libre, témoigner d’un point : des artistes sociétaires sacem sont tellement peu d’accord avec les règles anciennes, les statuts de leur société – qui les autorisent uniquement à mettre en streaming sur leur site perso pourvu que le site soit entièrement non commercial, mais pas de téléchargement permis, et déclaration du site comme tel à la sacem, et ceci permis uniquement depuis début 2007… voyez un peu… – qu’ils diffusent leur musique en téléchargement sur bien des sites, y compris en les plaçant sous licence libre sur dogmazic par exemple : ce qui est nul et non avenu puisqu’ils sont sociétaires sacem)

il est temps, cette loi le démontre comme dadvsi déjà avant, de rénover le droit d’auteur, et l’adapter au numérique.
la mètis est une arme bienvenue dans ce combat 😉

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oubli pardon : je précise sur la diffusion de leur musique par des sociétaires sacem sur dogmazic, que nous leur expliquons que ce n’est pas possible et retirons leurs musiques. cela va sans dire. mais meiux en le disant.

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