Les pieds et les mains dans le processus d’hominisation

En Afrique du Sud, dans les grottes de Rising Star, des fouilles menées en 2015 par l’anthropologue Lee Berger et son équipe ont découvert des restes d’une espèce inconnue du genre humain, baptisée Homo Naledi.

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La découverte est importante car cet Homo Naledi pourrait être un des chaînons manquants du passage de l’australopithèque aux premiers représentant de la lignée homo, en premier lieu Homo Habilis.

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A la fin du documentaire L’aube de l’humanité, Lee Berger retient deux éléments de son travail de fouilles et des premières analyses des ossements d’Homo Naledi.

Tout d’abord, la première surprise vient du fait qu’Homo Naledi présente à la fois des caractéristiques Homo mais aussi et en même temps des caractéristiques d’australopithèque. Plus précisément les mains, les pieds et les dents sont incontestablement du genre Homo, mais tout le reste, y compris le cerveau, a des caractéristiques beaucoup plus anciennes.

Pour Michel Burnet, rapporte l’excellent Hervé Morin, « on se trouve face à une situation classique en paléontologie humaine, d’évolution dite en mosaïque  : des individus qui présentent un mélange de caractères modernes et archaïques, avec différentes parties du squelette semblant appartenir à des âges évolutifs distincts ».

Ce qui fait dire en substance à Lee Berger, en fin du documentaire cité :

« C’est comme si l’humanité était venue de l’extérieur. Comme si le processus d’hominisation avait commencé par l’extérieur, par les membres en contact et en interaction avec l’environnement : main, pied, dents. »

Autre conclusion de l’anthropologue : la vision que l’on a de la lignée de l’espèce humaine devrait être complètement renversée. Ainsi, nous ne serions par une espèce qui se serait petit à petit débarrassée de certaines caractéristiques plus archaïques ; l’espèce humaine n’est pas le résultat d’une soustraction, c’est plutôt le résultat d’une addition. Et Lee Berger de préciser en faisant une métaphore :

 » L’image de l’arbre pour représenter l’évolution des espèces avec l’homme moderne tout en haut des branches devrait en fait être inversée. Il faut plutôt la voir comme de nombreux ruisseaux qui se rejoignent pour former un fleuve.

Le fleuve de l’humanité s’est nourri de nombreuses espèces et sous-genres qui ne sont pas disparues mais que nous continuons à porter en nous.

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