Deux visages du calcul des probabilités : bayésien et fréquentiste

Après Les conditions d’émergence des probabilités puis La mesure du probable et l’entre-deux des catégories, et à présent où je vais aborder le calcul des probabilités (c’est à dire la mathématisation du probable), je ne peux plus repousser l’exposition d’une dualité interne et épistémologique de l’histoire des probabilités.

Il y a en effet deux conceptions des probabilités, toutes deux présentes dès les débuts de la mathématisation du probable. On parle ainsi : more »

29 Août 2013, 8:59
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Shots that changed my life (42)

Une sale histoire, France, réalisé par Jean Eustache en 1977.

Petit film très connu des cinéphiles, conçu en deux parties : une partie « documentaire » et une partie « fiction ». La même histoire est racontée une fois par Michael Lonsdale pour la partie fiction, puis par Jean-Noël Picq pour la partie documentaire.

Impossible ici de faire une coupure, tant le film épouse la narration de la fameuse histoire qui repose entièrement sur la présence d’un trou dans les toilettes féminines d’un bar du quartier de La Motte-Piquet-Grenelle. more »

La mesure du probable et l’entre-deux des catégories

Logo_proba_4.svgDans la précédente note sur L’émergence des probabilités, je présentais la manière dont le concept de probabilité avait profondément changé depuis l’antiquité pour devenir celui que nous connaissons à partir du XVII° siècle.

Poursuivons donc, si vous le voulez bien, cette généalogie des probabilités. more »

Les conditions d’émergence des probabilités

Le statut de l’autorité dans les débats et controverses de la casuistique

On fait généralement remonter à Aristote la première occurrence du terme « probable ». Dans ses Topiques, où il écrit :

« Sont probables les opinions qui sont reçues par tous les hommes, ou par la plupart d’entre eux, ou par les sages, et parmi ces derniers, soit par tous, soit par la plupart, soit enfin par les plus notables et les plus illustres »

Dans la distinction traditionnelle entre connaissance et opinion, le probable désignera, jusqu’à la renaissance, non pas ce que nous entendons aujourd’hui comme probable – c’est à dire plausible ou possible selon un certain degré de certitude – mais ce qui, dans le domaine de l’opinion, est « digne d’approbation » ou « digne de foi ».

La probabilité est alors un indice de confiance.

La probabilité renvoie à la probité d’une autorité, qui peut être le nombre de personnes qui partagent une opinion, ou l’autorité (morale, religieuse, savante, etc.) d’une tierce personne.

Ce concept de probabilité, tel qu’il perdure dans la scolastique, va entrer en crise dans le cadre des pratiques casuistiques et à l’occasion de l’émergence du probabilisme. more »