L’annotation avec les liseuses

C’est un vrai plaisir de pouvoir annoter les livres numériques avec une liseuse.

Sur Kindle, le fichier des annotations est extrêmement rustique et on aimerait bien qu’un format normalisé et très structuré s’impose car c’est typiquement avec cela que l’on va pouvoir travailler avec nos données d’annotation.

Mais ne faisons pas la fine bouche : retrouver ses passages surlignés rassemblés dans un fichier numérique, de manière simple, c’est quand même le début d’autre chose dans le rapport aux oeuvres.

Autre constat, évident mais qui apparaît rapidement, les parties soulignés du livre, si elles donnent une nouvelle manière de spatialiser l’oeuvre une fois mises côte-à-côte, ne sont plus visibles dans leur contexte. La vision d’ensemble se fait au prix d’une décontextualisation des parties soulignées, ce qui diminue l’adhérence « de support » entre les annotations et l’oeuvre.

J’aimerais bien savoir comment c’est sur les autres types de liseuses et comment cela est évalué par leurs utilisateurs.

Sur la Cybook Odyssey de Bookeen, les notes sont accessibles quand on relit la liseuse à l’ordinateur. Elles sont sous la forme : titre.epub.annot. On peut donc les exporter, mais après pour savoir comment, avec quoi les lire…
Pour la Pocketbook Touch, il y a un accès à toutes les notes dès la page d’accueil, avec les noms des titres d’ebooks annotés. Chacun est « dépliable », et on retrouve la localisation de la note dans le contexte puisque le sommaire apparaît.

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Bonjour,

quelques réponses à vos questions :

– Une standardisation est bien en cours menée par NISO et InternetArchive : http://www.sobookonline.fr/annotation/standardisation-des-annotations-quel-bilan/. Amazon, bien sûr, ne la suivra pas (l’annotation étant de la donnée-lecteurs).

– Sur la décontextualisation : fruit d’une confusion classique entre la prise de notes et l’annotation (la dernière MAJ de Ibooks d’Apple est un exemple édifiant : http://www.sobookonline.fr/annotation/numerique/ibooks-2-et-le-marketing-autour-des-annotations/). On retrouve le même problème avec les annotations qui circulent, d’un livre-Kobo par exemple à Facebook. Impossible, alors, en cliquant sur le lien proposé, de retrouver l’exacte position du fragment dans son contexte (principalement lié à un problème technique : on ne sait pas encore pointer précisément un fragment vers le texte duquel il a été découpé).

– Sur l’évaluation des utilisateurs : les études réalisées se concentrent généralement sur le milieu universitaire (voir « Bienfaits et méfaits des annotations partagées » http://www.sobookonline.fr/annotation/bienfaits-et-mefaits-des-annotations-partagees/). Pour une raison très simple : on n’annote historiquement très peu de fiction (Voir Jackson, 2001 : http://www.amazon.fr/Marginalia-Readers-Writing-Books-ebook/dp/B001874G4A/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1340477394&sr=8-3), à part si l’on pratique une lecture discursive/analytique (propre aux milieux lettrés le plus souvent) et bien que l’on retrouve dans l’antiquité des annotations pratiquées sur de la poésie ou du roman (à l’école, lecture didactique donc; voir McNamee 2007 : http://www.amazon.fr/Annotations-Greek-Latin-Texts-Egypt/dp/0970059175/ref=sr_1_cc_1?s=aps&ie=UTF8&qid=1340477479&sr=1-1-catcorr). Ce que confirme les résultats de l’enquête menée par H. Guillaud : http://lafeuille.blog.lemonde.fr/2012/01/19/usages-des-liseuses-2/

Marc

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