5 Juin 2009, 11:37
Défaut:
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Home

Que c’était beau Home.

Une beauté glacée, distanciée, abstraite.

Jusqu’à ce que je ressente un malaise.

Quand la caméra flotte, le regard aussi et j’ai commencé à divaguer.

J’ai essayé de me raccrocher au commentaire, mais lui aussi était à la dérive.

Ce commentaire m’a fait penser à ces descriptions que l’on fait d’une tâche d’encre où l’on dit ce que l’on imagine y voir.

J’ai beaucoup pensé au film « Soleil Vert » où l’on diffuse exactement ce genre d’image à ceux qui vont mourrir avant d’être recyclés en nourriture.

C’est peut-être çà le malaise : celui d’avoir vu un film de condamné.

L’événement provoqué par la diffusion du documentaire, libre de droits, et les discussions qui vont s’en suivre sont finalement beaucoup plus intéressants que le documentaire lui-même.

Je m’interrogeais sur l’opportunité de récupérer les rushs, de les indexer et de construire d’autres scénari de films et de reportages autour.
Je n’ai pas eu le temps de voir le film, mais YAB aurait filmé 500 heures.
Je pense que c’est ici que se trouve le plus grand intérêt

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Pas sûr que 500 heures de plus y changent quoique ce soit.
Pour le commentaire, il y a une bonne marge de manoeuvre pour avoir quelque chose de plus digeste.

Par ailleurs il semblerait que seul Libération, parmi les grands quotidiens, ait écorché le documentaire.

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[…] Sur son blog, Christian Fauré raconte son malaise devant Home, de Yann Arthus-Bertrand, qui lui évoque les séquences qui précèdent l’euthanasie dans Soleil Vert, classique de science-fiction où la planète n’a plus de forces, où les humains se nourrissent de leurs congénères, et où ceux qui sont en train de mourir ont le droit de regarder quelques minutes de séquences d’archive de la nature telle qu’elle avait été, accompagnées de musique de Grieg. De la même manière, Home dresse le portrait déprimant d’une planète en santé précaire. J’ai commencé à rédiger un long commentaire à son billet mais je préfère finalement pondre un petit article ici. […]

Ça fait du bien de lire autre chose que des louanges… J’ai voulu répondre à ton article mais ma réponse était trop longue, j’ai donc fait un billet à mon tour : http://www.hyperbate.com/dernier/?p=6308.

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@ Jean-no : rien de tel qu’un commentaire qui devient un billet 🙂

@ Aurélien : je suis bien parti pour Europe Ecologie, mais « Home » n’y est pour rien !

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8 Juin 2009, 4:23
by bernard umbrecht

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Je sais que la question est plus facile à poser rétrospectivement mais n’y a-il pas eu ce week-end un formidable effet télécratique ?

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Je suis bien d’accord pour dire que l’évènement est plus important que le film lui-même.
Le malaise dont tu parles me semblent faire partie d’une foule d’indices qui permettent de ressentir le changement de cap chez nos chers dirigeants politiques et économiques.

L’écologie qui leur est longtemps paru comme un terrain militant et revendicatif leur offre de fabuleuses opportunités:

– celle de désigner une menace et d’appeler à l’unité nationale — cf. le discours du premier ministre après le résultat des élections: http://www.blog-fillon.com/article-32376169.html — et ainsi prolonger un état et des mesures d’urgences.

– celle de regagner un pouvoir moral sur la population via des experts ou des « artistes » révélant l’ampleur d’une catastrophe et expliquant comment l’on doit s’en sortir.
Cet effet de détournement de l’attention est d’autant plus opportuniste que justement la question de la responsabilité des dirigeants vis à vis de ces crises est d’autant plus critique dans le climat social actuel.

– celle d’annoncer publiquement le « back in business » presque « as usual » puisque maintenant les mots « verts », « bio » etc. seront les nouvelles valeurs défendues par les entreprises et leur produit. Oui, le pouvoir moral cité auparavant sert essentiellement à donner de nouvelles consignes d’achats pour sauver la planète — ampoule à économie d’énergie etc.

– et enfin l’exquise dernière en quelque sorte la clef de voûte. Celle qui via un Dany Cohn-Bendit réussit à exclure les questions liées au modèle de production et de consommation du capitalisme. Exit les questionnements politiques sur la répartition du coût de la crise environnementale aux différentes composants de la société.
Place à une écologie de marché qui contre quelques mesures environnementales validera la transformation verdoyante du capitalisme.
On n’oubliera pas de remarquer la cohérence et la continuïté de la stratégie du groupe PPR, qui en finançant Home et en contribuant à ce hold-up moral et politique vient de se placer en tête sur le nouveau débouché ainsi créé pour ses marques de luxe.

Je laisserais soin aux plus curieux de fureter du côté du site du contre-grenelle : http://www.contre-grenelle.org/ avec cette petite rémarque préalable. On est parfois loin d’avis éclairés sur la technique et ses systèmes mais ils ont le mérite de poser la question du productivisme sous une perspective différente que celle d’Ars Industrialis et Stiegler.

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Je me sens très en phase avec votre commentaire Ben. Et merci pour le lien vers le contre-grenelle

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9 Juin 2009, 7:16
by bituur esztreym

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@ Olivier, « l’opportunité de récupérer les rushs, etc. » et
@ Christian « L’événement provoqué par la diffusion du documentaire, libre de droits »

eh bien non, Home n’est pas du tout libre de droits, mais bien soumis au droit d’auteur (français – disant « copyrighté » on commetrait un raccourci fréquent, une erreur en fait) ; donc Olivier, oubliez toute idée de récupération, remix, travail autour… pas possible.
mais mais mais ! YAB a bien dit : « diffusez-le, il n’y a pas de copyright » : faux, copyright Europa Corp et Luc besson comme producteurs diffuseurs… eh eh eh !
et donc soit YAB est au dessus de tout ça, peu intéressé, soit il est ignorant en droit d’auteur (ce serait quand même étonnant, m’enfin…) soit il s’est fait enfumer par Besson et sa boite.

le film est tout ce qu’il y a de plus protégé : YAB avait prévu diffusion « libre » « sur internet » – concrètement sur youtube, mais permanente : oh que non !, ce sera dix/douze jours seulement.
le film n’est pas accessible sur youtube depuis les pays du maghreb : il y aurait du contrat europa corp – al jazeera là dessous.
sur la page youtube il n’y a pas le classique code pour reprendre et rediffuser la video : interdit.
et si on met un remix sur youtube, c’est viré direct ou ça ne passe même pas : probablement un joli watermarking.
etc. etc.
donc non, c’est pas libre du tout.

cf. par ex. ici : http://owni.fr/2009/06/06/home-yann-arthus-bertrand-luc-besson/ sans oublier les commentaires et liens dedans.

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Oui, je me suis aperçu du décalage entre les propos de YAB et la réalité du copyright après. Je vais faire une petite rayure dans la note.

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