La spatialisation de l’activité cognitive

Dans son essai « Pour introduire au narcissisme » de 1914, Freud écrivait :

« Nous devons nous rappeler que toutes nos idées provisoires en psychologie trouveront sans doute un jour comme fondement une sous-structure organique ».

En 1920, il souligne à nouveau ce point dans « Au-delà du principe de plaisir »:

« Les déficiences de notre description s’évanouiraient sans doute si nous étions déjà en situation de remplacer les termes psychologiques par des termes physiologiques ou chimiques ».

Tout ce passe comme si la psychanalyse, en inventant l’insconscient, fondait une neuroscience par provision, en attendant d’avoir les capacités d’examiner le cerveau dans son fonctionnement biologique.

C’est ce que permettent les neurosciences cognitives depuis quelques dizaines d’années en s’appuyant sur un procédé d’imagerie du cerveau qui mesure des indices de l’activité nerveuse :

  • la tomographie par émission de positons (PETscan) mesure ainsi la consommation énergétique du cerveau
  • l’imagenrie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf) mesure son utilisation de l’oxygène.

Les fonctionnements biologiques de la mémoire, comme de l’attention, qui sont mis à jour donnent un nouveau regard sur des sujets d’investigations millénaires.

C’est une sensation étrange que de décrire et de nommer ce que nous pouvons à présent expérimenter directement dans le cerveau vivant, en temps réel, avec des concepts et des appareils critiques hérités d’un temps où l’accès à l’expérimentation n’était pas possible.

C’est cette aventure que relate Eric Kandel, prix Nobel de médecine, dans son ouvrage A la recherche de la mémoire, une nouvelle théorie de l’esprit.

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