Digital Studies (2) : Cultural Analytics

Après les Digital Humanities, j’aborde à présent les “Cultural Analytics” comme autre champ des Digital Studies.

[L’objet des Cultural Analytics selon la nature, le format, et l’origine des oeuvres]

Si les Digital Humanities sont le fruit de la rencontre entre le traitement automatique des langues —  rendu possible par l’informatique —  avec les textes classiques de la tradition occidentale, les Cultural Analytics, elles, bien que reprenant le principe majeur des Digital Studies qui consiste dynamiser une discipline par son couplage avec l’informatique, débordent largement du cadre initial instauré par les Digital Humanities. Et cela pour au moins trois raisons :

  • Ce ne sont plus seulement des oeuvres textuelles et classiques qui sont ici considérées, mais des oeuvres multi-médias et contemporaines. 
  • De plus, il y a une prévalence non plus d’une oeuvre (ou un corpus relativement délimité d’oeuvres) mais d’une multitude d’oeuvres au travers de leur production, diffusion, accès, consultation et consommation. Ce qui met en avant la dimension réticulaire du milieu technologique dans lequel les oeuvres dites « culturelles » sont étudiées. 
  • Enfin, il y a un éclatement de la notion d’oeuvre en ce sens que l’oeuvre devient le produit de l’agrégation des données et de leur mise en forme. Les data sont la matière première numérique, d’une nouvelle approche du culturel.

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Digital Studies (1) : Digital Humanities

Suite à la note sur Le retour au structuralisme j’entame ici une série de 6 petits textes sur les “Digital Studies”.

Digitus Dei est hic !

On commence donc par les Digitals Humanities, avec la figure du père Roberto Busa. On peut en effet dire que la naissance des Digital Humanities correspond à la rencontre, à la fin des années 40, entre la Scolastique et IBM ; entre un jésuite féru de Saint Thomas d’Aquin et un autre Thomas : Thomas J. Watson, un des fondateurs d’IBM (International Business Machines).

Thomas Nelson Winter (encore un Thomas !) dans Roberto Busa and the Invention of the Machine-Generated Concordance (PDF), rappelle cette anecdote selon laquelle Thomas J. Watson, en donnant son accord de coopération d’IBM avec le projet de Busa en 1949, dit à ce dernier :

“D’accord pour coopérer avec vous, mais à condition que vous ne changiez pas IBM en International Busa Machines”.

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