J’ai fait un rêve

J’ai fait un rêve. Les élections avaient mal tourné.


Nous nous regardions tous en chiens de faïence, abrutis. Sans plus d’espoir, le monde semblait s’écrouler.
Cela donnait mal à la tête, d’un mal de tête qui vous porte au dégoût de vous même. Tout narcissisme venait de disparaître de ce qu’il restait de notre esprit.
Nous errions dans les rues à la recherche d’un motif, tels une bande de zombies. Plus çà allait, plus nous devenions brutaux.

Je me souviens que la violence procurait un doux plaisir, comme un soulagement dans cette mélancolie qui nous ruinait et nous poussait à bout. Le moment le plus excitant était quand un ordre nous était donné, c’était comme un shoot.

Qui donnait des ordres ? Je me souviens pas, je ne me rappelle que du plaisir d’obéir, ce plaisir que doit ressentir une meute de chiens enragés au moment du signal d’attaque.

J’étais conscient de la situation, mais je n’étais que spectateur de moi-même. Incapable de modifier mon comportement, prisonnier de moi-même. « Qu’est-ce qu’il m’arrive ? », me suis-je dis. J’étais comme désaffecté de moi-même…

Et puis une phrase me revenait sans cesse à l’esprit : « Ils l’ont bien cherché ! ». Une de ces phrases qui vous disculpent de toute responsabilité, et qui présage du pire.

Autour de moi la colère grondait, il y avait de plus en plus de monde, noir de monde. Dans cette masse, la « valeur esprit » chère à Valéry avait disparue.

Je crois que tous nous cherchions le bonheur, mais pas pour l’obtenir, juste pour massacrer ceux qui en étaient porteurs.

Puis je me suis réveillé, secoué par cette sauvage équipée nocturne.
« Ca va mal finir. Ca va mal finir toute cette histoire… », ont été mes premiers mots de la journée.

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