La nouvelle éthique technologique
Voici la vidéo de mon intervention à Devoxx faite à l’invitation des organisateurs que je remercie :
Ainsi parlait vraiment Zarathoustra
Retour sur la figure de Zarathoustra lors de l’Académie d’été 2016 d’Ars Industrialis :
Credo sur l’ombre des Lumières
Le mouvement des Lumières visait à s’émanciper de toutes les formes d’autorités qui s’imposaient aux XVII° siècle : autorité religieuse, corporatiste, monarchique, etc.
L’émancipation s’est produite via un discours qui érigeait un mur entre l’invidivu et la société (savante, religieuse, royale, etc.) et qui cherchait à fonder la raison et les savoirs sur les seules bases de l’autonomie de l’individu, en rejetant l’autorité sociale et en mettant en doute systématiquement toutes les représentations du réel (des formes d’interprétations fallacieuses).
Bien à l’abri dans l’intériorité de son esprit, l’homme des Lumières produisait une forme d’autisme à son environnement politique pour mieux l’ignorer et le disqualifier. La déclaration d’indépendance des Etats Unis d’Amérique et la Déclaration des droits de l’homme ont fini de concrétiser les espoirs des Lumières et de libérer le peuple ( de la couronne d’Angleterre et de celle de France).
Aujourd’hui encore, tous les jours, nous sommes et restons les héritiers de cette conception des Lumières qui reste notre arme de prédilection contre toute forme d’autorité extérieure au moi. En même temps, nous en payons un lourd tribu parce que le contexte historique n’est plus le même, ce tribu se manifeste essentiellement sur deux axes : more »
Les pieds et les mains dans le processus d’hominisation
En Afrique du Sud, dans les grottes de Rising Star, des fouilles menées en 2015 par l’anthropologue Lee Berger et son équipe ont découvert des restes d’une espèce inconnue du genre humain, baptisée Homo Naledi.
La découverte est importante car cet Homo Naledi pourrait être un des chaînons manquants du passage de l’australopithèque aux premiers représentant de la lignée homo, en premier lieu Homo Habilis.
A la fin du documentaire L’aube de l’humanité, Lee Berger retient deux éléments de son travail de fouilles et des premières analyses des ossements d’Homo Naledi.
Tout d’abord, la première surprise vient du fait qu’Homo Naledi présente à la fois des caractéristiques Homo mais aussi et en même temps des caractéristiques d’australopithèque. Plus précisément les mains, les pieds et les dents sont incontestablement du genre Homo, mais tout le reste, y compris le cerveau, a des caractéristiques beaucoup plus anciennes.
Pour Michel Burnet, rapporte l’excellent Hervé Morin, « on se trouve face à une situation classique en paléontologie humaine, d’évolution dite en mosaïque : des individus qui présentent un mélange de caractères modernes et archaïques, avec différentes parties du squelette semblant appartenir à des âges évolutifs distincts ».
Ce qui fait dire en substance à Lee Berger, en fin du documentaire cité :
« C’est comme si l’humanité était venue de l’extérieur. Comme si le processus d’hominisation avait commencé par l’extérieur, par les membres en contact et en interaction avec l’environnement : main, pied, dents. »
Autre conclusion de l’anthropologue : la vision que l’on a de la lignée de l’espèce humaine devrait être complètement renversée. Ainsi, nous ne serions par une espèce qui se serait petit à petit débarrassée de certaines caractéristiques plus archaïques ; l’espèce humaine n’est pas le résultat d’une soustraction, c’est plutôt le résultat d’une addition. Et Lee Berger de préciser en faisant une métaphore :
» L’image de l’arbre pour représenter l’évolution des espèces avec l’homme moderne tout en haut des branches devrait en fait être inversée. Il faut plutôt la voir comme de nombreux ruisseaux qui se rejoignent pour former un fleuve.
Le fleuve de l’humanité s’est nourri de nombreuses espèces et sous-genres qui ne sont pas disparues mais que nous continuons à porter en nous.
Individuer Simondon – De la redécouverte aux prolongements
Sommaire du dernier du dernier numéro de la revue Appareil, consacré à Gilbert Simondon. Tous les articles sont accessibles en ligne :
- Jean-Hugues Barthélémy
Éditorial - Ludovic Duhem
Simondon et le langage - Vincent Bontems
Du mode d’inexistence des mathématiques - Antoine Chopot
Les communautés plus qu’humaines - Émilien Dereclenne
Penser l’essence de la vie : le matérialisme comme question et comme préalable chez Simondon - Giovanni Carrozzini
La contribution de Gilbert Simondon au naturalisme - Vincent Beaubois
Un schématisme pratique de l’imagination - Elisa Binda
Techno-esthétiques ou philosophies de l’interaction : les réflexions de Gilbert Simondon et John Dewey - Jean-Hugues Barthélémy
Glossaire Simondon : les 50 grandes entrées dans l’œuvre
Architecture des APIs dans les systèmes distribués
Du microcosme cérébral au macrocosme social
« C’est une crise d’épilepsie ! ».
Alors qu’il se promène sur une plage touristique de la méditerranée, Lionel Naccache (Neurologue) s’exclame tout d’un coup : « C’est une crise d’épilepsie ! ».
Quel rapport peut-il bien y avoir entre un lieu comme une plage et une crise d’épilepsie ?
C’est que cette plage, aménagée pour le tourisme, ressemble à n’importe quelle autre plage de Méditerranée, d’Amérique ou d’Asie : les mêmes aménagements de plage, les mêmes restaurants et bars, les mêmes bateaux, les même animations, etc. more »
Un autre son de cloche
Une interprétation des racines du phénomène terroriste qui nous change de la rhétorique guerrière actuelle.
Elle fait écho à l’interview de Bernard Stiegler dans le Monde : « Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir qu’on pourra combattre Daech ».
Défaut: bureaucratie dette Graeber Puissance Publique
by Christian
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De la Bureaucratie en Amérique
Si je vous dis : “ que ceux qui aiment et apprécient la bureaucratie lèvent la main !”, il est probable que personne ne se manifeste. On pourrait même penser qu’avec la “dématérialisation” des processus à l’heure du digital, la bureaucratie serait en train de diminuer et ne serait plus qu’un vague souvenir du XX° siècle.
Et bien c’est faux. Selon David Graeber, l’anthropologue américain qui fut une des figures de proue du mouvement Occupy Wall Street, la bureaucratie devient exponentielle et, si nous croyons qu’elle tend à disparaître, c’est parce que nous nous y sommes simplement habitués. Il y a eu une sorte de naturalisation de la bureaucratie.
Qu’un anarchiste soit vent debout contre le pouvoir bureaucratique n’a rien de bien surprenant ; jusqu’ici rien de bien nouveau. Mais, la nouveauté vient de l’inquiétude de Graeber quant il dit que, s’il y a bien un discours populiste récurrent qui dénonce la bureaucratie, il n’en existe pas de véritable critique.
Qu’est-ce donc que la bureaucratie ? Et qu’est ce que ce joue autour de son déploiement planétaire actuel ? more »