Les claviers mécaniques
Après avoir appris à taper à dix doigts et à l’aveugle s’ouvre donc le (trop?) vaste choix du clavier mécanique. Ce que je présente ci-après présente quelque unes de mes expérimentations.
J’ai commencé par un clavier commandé sur WASD, parce qu’au début j’étais encore assez sensible au fait de garder une disposition des touches (le layout) ISO FR avec l’Azerty. De plus, le site permet de faire quelque paramètres à sa commande comme le choix des switches, de la plaque de base, des couleurs et styles de keycaps (les capuchons des touches). Ça a donc donné un clavier TKL avec des switches bleus, bien « clicky » :
Je recommande ce type de switch quand on commence à taper à l’aveugle, c’est pratique et rassurant d’entendre le click quand on ne regarde plus le clavier. Aujourd’hui je ne supporte plus leur bruit aiguë et il est impossible d’utiliser ça dans un open space sans se faire lyncher !
Dans le monde des claviers mécaniques, il en existe un qui a une aura légendaire, il s’agit du clavier HHKB (pour Happy Hacking Keyboard). Chose étrange, ce n’est pas vraiment un clavier mécanique puisqu’il fonctionne avec un dome à membrane qui contient un ressort, il s’agit des switches TOPRE :
Ce clavier est d’origine japonaise (également fabriqué là-bas aussi je crois), et pour la version que j’ai – le HHKB Professional Hybrid Type S – je dois reconnaître que le son et le touché sont assez magiques, c’est quelque chose qui me donne la même sensation que lorsqu’on s’enfonce en marchant dans une neige poudreuse fraîche ; c’est peut-être pour ça que certains disent qu’il donne l’impression de taper sur des nuages.
C’est un clavier qui marque et je m’imagine bien faire un bon bout de route avec. Le seul point qui actuellement me gêne est qu’il reste classique avec les colonnes de touches décalées (staggered) que je n’aime pas. Ce clavier a un layout un peu différant du layout ANSI avec par défaut la touche CAPS LOCK de gauche qui devient un CTRL. Mais il existe un utilitaire simple qui permet de ré-attribuer la plupart des touches. A noter qu’il est très léger, donc aucun souci pour le trimballer avec vous.
Ensuite, je suis un peu sorti des sentiers battus en allant vers des claviers ayant pour caractéristique commune d’avoir les colonnes de touches alignées et non plus décalées.
J’ai commencé avec l’ErgoDox EZ :
Ce qui m’a plu dans celui-ci c’est :
- tout d’abord la confirmation à l’usage que les colonnes de touches doivent être alignées !
- le split était une bonne chose même si ce n’était pas forcément un point obligatoire.
- Le « tenting » , à savoir les pieds qui permettent d’incliner le clavier en lui donnant l’angle que le l’on veut donne un confort d’écriture qui vous donne envie d’y rester des heures sans aucune gêne.
- Quand on l’achète chez ZSA, on bénéficie du configurateur Oryx qui est remarquable de simplicité pour paramétrer son layout en profondeur en restant dans l’interface graphique :
Ce qui m’a moins convaincu et mes réserves :
- La taille qu’occupe le clavier devient quand même assez importante, pas évident de le trimbaler avec soi systématiquement ;
- Le nombre de touches disponibles pour les pouces, ainsi que leur disposition, font qu’en réalité seules deux touches sont réellement utilisable en lieu et place des 6 proposées.
- Les touches des colonnes les plus externes, celles qui sont tapées par les auriculaires, sont trop grosses.
- L’ajout des deux colonnes accessibles par l’index n’apportent aucune valeur précise et je me suis fréquemment retrouvé à taper sur elle par erreur.
Au final, il y a trop de touches sur ce clavier, et je pense qu’une certaine partie des utilisateurs doivent en désactiver certaines. Mais on retiendra un confort d’utilisation remarquable : c’est un peu la voiture berline familiale qui peut tout contenir et propose un excellent confort pour faire de longs voyages.
Réduire le nombre de touches physiques, c’est ce que propose le Planck avec sa philosophie qui veut que chaque touche puisse être atteinte avec le déplacement d’un doigt sur une touche d’immédiate proximité. Ça donne une matrice de 3*12 à laquelle on rajoute une ligne pour le pouce :
On se sent tout de suite bien avec le Planck. Et de toute évidence c’est le clavier qui vous force à réfléchir à la disposition des touches puisque il n’y a que les touches alphabétiques et quelques touches de modifs disponibles. Il faut commencer à jouer avec les layers et, là aussi, la simplicité d’utilisation d’Oryx va être très appréciable. Un layer c’est typiquement la fonction qu’ont les touches SHIFT ou ALT qui, lorsqu’elles sont maintenues, attribuent une autre sortie en pressant une touche. Par exemple SHIFT + L qui donnera la majuscule de la lettre au lieu de la minuscule.
On peut paramétrer de nombreux layers mais dans la pratique il y en a généralement 4 qui émergent d’après ce que j’ai pu constater :
- le layer de base par défaut qui est le layer des touches alphabétique ;
- celui des touches et des caractères spéciaux ;
- celui des touches numériques et des opérations ;
- enfin celui des touches de type MEDIA : luminosité, volume sonore, lecture, avance rapide, etc.
La possibilité de configurer chaque touche comme bon vous semble avec un clavier programmable vous ouvre un monde de combinaison incroyable et vous n’aurez pas fini de faire des modifications et des essais, de comparer vos layout avec ceux de la communauté, et avec la possibilité de passer en un claquement de doigts du QWERTY à l’AZERTY ou au BéPO, voire à votre propre configuration personnelle.
Ce que j’aime avec le Planck :
- Clavier compact et très léger, il s’emmène partout sans problème ;
- La philosophie « toute touche est accessible depuis le déplacement d’un doigt vers un touche adjacente » ;
- Accessoirement, si vous l’achetez chez ZSA, il dispose d’un clavier Hotswappable qui vous permet de changer les switches sans faire de la soudure et il a les lumières RGB pour chaque touche ;
- Facilité de configuration avec Oryx ;
Je n’ai pas de réserves forte, à part le fait qu’il ne soit pas splité.
Une mention en passant sur l’Atreus de KeyboardIO :
J’apprécie les fondateurs de Keyboard IO qui travaillent en couple en micro-entreprise et sont de vrais passionnés ! Leur modèle emblématique est le Model 01 mais qui n’est plus disponible, j’ai donc regardé ce que valait l’Atreus qui présente la particularité d’avoir l’inclinaison d’un clavier splité mais d’un seul tenant. Les touches ne sont pas hotswappable donc cela peut devenir gênant si votre choix initial de switch ne vous convient plus.
Deux choses m’ont dérangé sur ce clavier : un colonne de moins de chaque côté c’est un peu rude, j’ai du mal à me passer de mes touches ECHAP et BACK SPACE dans les coins hauts et d’avoir une touche SHIFT sur les côtés. Egalement, le configurateur Chrysalis qu’il utilise est nettement moins bien qu’Oryx :
Dans les claviers que je viens de présenter je n’ai pas eu à les monter moi-même ; ils arrivent déjà tout faits et avec un logiciel pour faire le layout des touches comme on veut et, pour certains, avec des switches hotswappables ce qui permet d’en essayer plusieurs et de se faire un avis.
Difficile de ne pas franchir le pas et de se lancer dans la soudure en basculant dans le monde du Custom comme par exemple avec ce Corne que je viens de finir :
Mais c’est aussi une longue histoire, alors cela fera l’objet d’un autre article.
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