Apple et le marché de l’édition électronique
Avec la sortie présentie de sa tablette au premier trimestre 2010, Apple a peut-être accéléré l’annonce de la disponibilité du « Kindle International ».
Amazon qui a du commencer à s’inquiéter pour sortir ainsi, un peu précipitamment, ce périphérique qui ne fonctionne qu’avec les oeuvres du catalogue anglophone.
On pourra remarquer que la tablette ne sera pas eLink eInk comme le sont désormais la plupart des liseuses et donc que le confort de lecture de la tablette d’Apple ne sera pas au rendez-vous. more »
Des publicitaires piégés
Assez d’esprit pour remplacer les hommes
Adolphe Blanqui fit le voyage en Angleterre, comme de nombreux économistes français du début du 19° siècle, pour comprendre le miracle de l’industrie anglaise.
Il publiera ainsi son « Voyage d’un jeune Francais en Angleterre et en Ecosse, pendant l’automne de 1823 » dans lequel il écrit avoir été le plus surpris devant :
« les machines merveilleuses auxquelles on est parvenu à donner assez d’esprit pour remplacer les hommes » p.80
Cette citation, rapportée par Bertrand Gille dans ses Recherches sur la formation de la grande entreprise capitaliste est à la fois frappante de naïveté et en même temps très juste. Cet « esprit qui remplace les hommes » n’est autre qu’une manifestation de l’algorithme qui, en coordination avec la grammatisation, commence à engrammer les gestes.
Le travail et la baisse tendancielle du taux de profit
Parlant de la baisse tendancielle du taux de profit, il faut rappeler qu’elle résulte du rapport entre le capital constant (les moyens de production) qui ne cesse de s’accroître et le capital variable (le travail salarié) qui ne cesse de diminuer. C’est donc autour de la question du travail que les enjeux se nouent. Il faut même préciser immédiatement autour de la distinction entre travail et emploi.
Je vais à ce propos parler d’un milieu que je connais, celui des cabinets de conseils et des SSII. Dans ce milieu, il n’est pas rare de faire beaucoup d’heures de travail : depuis tôt le matin, puis toute la journée – y compris pendant le repas – jusqu’à tard le soir, quand ce n’est pas également le week-end.
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L’inconscient est sous nos yeux
Dans quelle mesure l’inconscient existe-t-il puisqu’il semble se parer des caractéristiques de l’occulte et du crypté ?
Où est l’inconscient ? Quel espace occupe-t-il ?
Peut-être a-t-il toujours été sous nos yeux :
En 2001, j’avais argumenté, dans La Technique et les Temps 3. Le temps du cinéma et la question du mal-être, et à partir d’une lecture de la Critique de la raison pure, pour la venue d’une nouvelle critique : d’une critique passant par la question de la rétention tertiaire, c’est-à-dire par la question de la mnémotchnique – et plus généralement de la technique telle que, comme matérialisation de l’expérience, elle constitue toujours une spatialisation du temps de la conscience au-delà de la conscience, et en cela, une inconscience, sinon l’inconscient.
Bernard Stiegler, Pour une nouvelle critique de l’économie politique, p.17.
A propos de la baisse tendancielle du taux de profit
Il est communément admis, pour la plupart des économistes, que la notion de « baisse tendancielle du taux de profit » présentée par Marx, n’est pas exacte. On peut ainsi lire un résumé du débat en ce sens là sur Wikiberal :
La baisse tendancielle du taux de profit est un concept central du marxisme, qui affirme que le taux de profit dans une économie capitaliste est condamné à chuter tendanciellement, en raison de l’augmentation de l’intensité capitalistique au détriment du travail.
Elle n’a jamais été vérifiée; les travaux de Nicholas Kaldor par exemple ont souligné que le taux de profit était resté stable sur la longue durée (XIXe et XXe siècle). En particulier, Marx a mal appréhendé le rôle du progrès technique. Les gains de productivité n’ont pas bénéficié qu’aux « capitalistes » mais principalement aux salariés, ce qui a permis une augmentation de la consommation. En outre, le développement de classes moyennes importantes, recevant des revenus et de leur travail, et de leur capital, vient invalider les fondements même de la théorie marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit.
Fondé sur des prémices faux, ce concept central de l’idéologie marxiste a été abandonnée par de nombreux marxiens.
Ce point de vue est profondément erroné car il existe bel et bien une baisse tendancielle du taux de profit inhérente au capitalisme. Dit autrement, et si rien n’est fait, le système capitaliste se consume et voit son taux de profit diminuer inexorablement. Face à cette tendance, Marx souligne qu’il existe des contre-tendances. Il n’y a donc rien de contradictoire à parler d’une baisse tendancielle du taux de profit et de reconnaître avec Nicholas Kaldor que ce taux est resté stable sur deux décennies. Car s’il est resté stable, ce n’est qu’au prix de devoir injecter régulièrement dans le système, lors de crises, des contres-tendances qui lui redonnent du souffle.
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Consumérisme culturel contre amateur d’art
L’intégralité de l’intervention de Bernard Stiegler est visible ici : http://www.tvetoile.net/#
Séminaire « Individuation et technique »
Un nouveau séminaire MSH Paris-Nord/ENS Ulm, consacré à la relation entre « Individuation et technique », se tiendra à partir du 13 octobre au 29 rue d’Ulm, les mardi de 18h à 20h30 à raison d’un mardi sur trois en moyenne.
Il est le résultat de la collaboration entre les Cahiers Simondon (MSH Paris-Nord) et l’ « Atelier Simondon » (ENS Ulm ; l’atelier est héberge par le CAPHES et soutenu par les laboratoires GHPS et « Pensée des sciences »).
Ce nouveau séminaire sera dirigé par Jean-Hugues Barthélémy et Vincent Bontems, et accueillera des conférences relatives aux principaux chantiers théoriques rendus possibles par l’oeuvre de Simondon :
- Comment penser la dérivation de la culture comme sphère du sens à partir de la nature, à l’heure où l’éthologie vient bousculer les derniers îlots de résistance des philosophes du « propre de l’homme » ?
- L’individuation est-elle la thématique où doit se construire cette articulation de l’homme au vivant ? Quelle est d’autre part la nature exacte du lien entre la pensée simondonienne du vivant (présence de processus internes de mort comme conditions de l’individuation vitale, mais aussi critique de la conception de l’information comme message) et les dernières avancées théoriques de la biologie française (Ameisen, Kupiec) ?
- Quel est le statut de la technique au sein de ce devenir-culture de la nature ? Faut-il en faire (peut-être par-delà Simondon autant que grâce à lui) une condition générale, et définir différents régimes de technicité en fonction des différentes « phases de la culture » (science, art, etc) ?
Qu’est-ce qu’être de gauche ?
C’est une question à laquelle j’avais du mal à répondre ce manière concise et satisfaisante. Mais des commentaires au dernier billet sur Être en porte à faux ont fait ressurgir la question et, cette fois-ci, c’est la définition qu’en a donné Bernard Stiegler à l’assemblée générale d’Ars Industrialis de Juin 2009 qui s’est imposée. De mémoire :
« Être de gauche c’est croire à la nécessité d’une puissance publique. Une puissance qui s’exerce effectivement. »
Pour tester la formule, on pourrait se demander si, a contrario, être de droite serait : » Ne pas croire à la nécessité d’une puissance publique qui s’exerce effectivement » ?
Être en porte-à-faux
Être en porte-à-faux :
- Promouvoir l’écologie et laisser sa TV en veille ;
- Vanter le Bio et acheter le moins cher au supermarché ;
- Mettre en avant le logiciel libre et n’utiliser que des logiciels propriétaires ;
- Prôner le respect des standards du web et avoir plus de 20 erreurs en validation XHTML sur son blog ;
- Pester contre la pollution et rouler en 4×4 ;
- Se présenter comme étant très généreux et ne pas donner un centime aux mendiants ;
- Prôner la vertu et mener une vie de débauche ;
- Dire à ses enfants de ranger alors que son propre bureau est un capharnaüm ;
- etc.