Des publicitaires piégés
Oui c’est drôle et instructif. La vidéo suscite deux interprétations la seconde en chute effaçant la première :
– les publicitaires font tous la même chose et leur créativité s’insère dans un cadre de pensée, pas si créatif que ça, et finalement relativement uniforme.
– sur ce coup-là ils ont été conditionnés par des stimuli cognitifs. De ce point de vue l’idée de ne pas leur dire où ils étaient emmenés allait bien sûr les conduire à regarder attentivement autour d’eux durant le trajet
Même si la deuxième interprétation est pertinente il ne faudrait pas perdre non plus la pertinence de la première.
Pas plus tard qu’il y a deux jours, je participai à une réunion de tests autour de différents concepts en vue d’une campagne publicitaire. (J’aime bien ce genre de réunion : on est bien assis, nourris, un peu payés, on rencontre dans un cadre convivial des personnes d’horizons divers, et même si c’est autour de concepts marketing, c’est quand même l’occasion d’échanger agréablement des idées avec une certaine liberté de ton). Lors de cette réunion, ce fut une interprétation permanente de déjà-vu. Pêle-mêle :
– correspondance musique couleur (- Un peu comme dans les pubs Ipod ? – Euh … oui)
– scène d’opéra avec la diva tenant le produit à la main
– petit garçon agissant dans la sa chambre comme s’il était sur la Lune
– scène de conflit avec réconciliation autour d’un produit lumineux et porteur d’avenir
– apparitions de couleurs dans la grisaille quotidienne
– Images clichés d’un monde fraternel et souriant
Inutile de dire pour quel produit d’une part parce qu’ainsi on gardera la clause de confidentialité pour jouer le jeu mais d’autre part et surtout car ça aurait pu être pour un peu n’importe quoi.
Et ça m’a rappelé cette anecdote. Godard racontait un jour être allé au cinéma voir Le dernier Empereur, s’être endormi pendant les pubs et que quand il s’est réveillé il avait mis du temps à comprendre que les pubs n’étaient pas fini et que le film avait commencé…
[Reply]
J’ai lu pas plus tard qu’hier un entretien dans la presse allemande avec Martin Lindstrom spécialiste en neuromarketing, auteur d’un livre intitulé « buyology ». Il explique que de même qu’il y a des signets dans un moteur de recherche nous en avons dans notre cerveau. Il appelle cela des « marqueurs somatiques ».
Il raconte une expérience faite dans un supermarché en Grande Bretagne qui montre que les clients achète plus de vins français quand on met une musique d’accordéon et plus de vins allemands avec des cuivres.
Il afirme aussi que le sexe ne fait pas vendre car il a un « effet vampire » sur la marque.
[Reply]