Malaise occidental et altérité curative

Les ambiguïtés de l’anthropologie structurale

Le structuralisme s’est très bien adapté au besoin d’altérité qui s’est manifesté dans les décennies qui suivirent l’après-guerre. On ne saurait dire s’il a stimulé le mouvement qui prônait la pluralité, l’altérité et la différence, ou si c’est l’inverse qui se produisit. Il y a certainement une co-influence, ce qui ne va pas sans mécrompréhensions et quiproquos.
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22 Août 2010, 3:57
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Thé et Dasein

Anne Fagot-Largeault, dans son cours de 2007 au Collège de France, retrace une filiation surprenante entre un des textes majeurs de la tradition philosophique occidentale et la pensée asiatique.

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Pour Tomonubu Imamichi, philosophe japonais atypique, la grande affaire de la philosophie occidentale est la représentation du monde. Et la meilleure place pour se représenter le monde, c’est de se mettre en surplomb, c’est à dire à la place de Dieu. Le Das-Im-Der-Gott-Sein, le fait d’être en Dieu, est le point de perspective de la philosophie occidentale.

Le philosophe oriental ne cherche pas tant à se représenter le monde qu’à l’exprimer, dit Imamichi. L’inspiration vient d’en bas et non d’en haut. Le sujet connaissant est dedans, immergé dans son monde. Son souci est de s’occuper de son mode proche (« to deal with »). C’est ce que souligne Okakura Kakuzo, en 1898, dans son désormais célèbre « Livre du thé » (écrit en anglais), ouvrage destiné à faire connaître la philosophie asiatique à l’occident à partir de la cérémonie du thé. Le souci de la philosophie asiatique est d’être dans le monde, et non de conquérir une perspective d’ensemble sur le cosmos.

12 Juin 2010, 5:29
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Mille-feuilles Japonais

Au XIII° siècle, souligne Edwin O.Reischauer dans le premier tome de son Histoire du Japon et des Japonais, la vie politique japonaise avait de quoi dérouter :

« l’empereur se trouvait sous la dépendance d’un ancien empereur retiré et sous celle des Fujiwara qui contrôlaient en sous-main un cabinet fantoche manipulé de l’extérieur par le shogun qui n’était lui-même que l’homme de paille d’un régent Hojo …! » p.68

Et Reischauer poursuit :

 » La conduite des affaires paraissait confiée à une série de doublure dont aucune ne détenait la réalité du pouvoir. L’observateur le plus perspicace aurait pu se représenter la vie politique japonaise comme un jeu de paravents ou comme un interminable emboîtement de personnages gigognes. »

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