Mort à l’arrivée des Entreprises 1.0
Dans une précédente note j’avais écrit que ce qui changeait avec l’entreprise 2.0 c’était :
le management qui fait confiance aux salariés, et non le management qui demande la confiance aux salariés
Cette confiance, il me semble que peu d’entreprises vont la donner si l’on se place d’un point de vue global. Ainsi le Pdg d’une entreprise de plusieurs dizaines de milliers d’employés ne va pas déclamer :
« je vous ai compris, et je vous fais confiance ! »
Je crois que la plupart des dirigeants n’ont aucune confiance dans leur troupes et dans l’organisation de l’entreprise (encore plus dans le secteur public) : c’est la raison pour laquelle leur priorité, lorsqu’ils arrivent en poste, est de changer l’organisation, de changer les objectifs et de placer leurs fidèles à des postes clefs. De fait, la plupart dépensent beaucoup d’énergie à se battre contre leur propre organisation afin de lui donner un visage à l’image de leur volonté. Une certaine forme de paranoïa (inhérente à tout poste décisionnaire ?) empêche donc à l’entreprise de devenir une entreprise 2.0 car la confiance est, en pratique, la dernière chose que lâche le management.
Cela est donc surtout vrai d’un point de vue global, mais cela l’est moins dans les départements et dans les équipes qui composent l’organisation. Car l’entreprise 2.0 arrive par là ; c’est presque une forme de pénétration de l’entreprise en mode « guérilla ». De petites équipes utilisent des outils et des solutions grands public qui sont en dessous du radar des décideurs (aussi bien informatique que métier).
A moins d’avoir un dirigeant visionnaire donc (ce qui existe), je ne crois pas que l’entreprise 2.0 soit quelque chose qui se décide d’en haut. L’entreprise sera 2.0 avec ou sans l’assentiment de ceux qui pensent avoir un pouvoir de décision sur ce sujet. On peut accélérer ou freiner l’adoption, mais pas l’arrêter.
Il y a un film (classique et avec beaucoup de reprises) dont le titre est « Mort à l’arrivée », le héros apprend qu’il est condamné, car empoisonné. Il ne lui reste que quelques heures à vivre pour trouver l’antidote.
C’est ce scénario que sont en train de vivre les systèmes d’informations des entreprises (et l’organisation qui en découle) ; ils sont « morts à l’arrivée », déjà condamnés. La différence est que certaines entreprises le savent et commencent à chercher l’antidote, tandis que d’autres l’ignorent totalement.
L’antidote est clair pour moi : faire confiance à ses employés.
C’est bizarre comme conclusion car il est rare que la guerilla remporte au final la bataille et j’ai bien peur que tes remarques très pertinentes sur le manque de confiance nous conduisent à reproduire le même schéma d’organisation et de management dans les grosses structures les années qui viennent.
Les TPE et PME devraient montrer la voie
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A part le Vietnam qui était une armée ont ne peut dire que ce soit une victoire et compte le nombre d’années…
Il faut esperer en fait non pas une geurilla mais des eclaireurs non 😉
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Définition de l’entreprise 2.0…
Sur le net, c’est la bataille, après les tentatives à propos du web 2.0, des blogueurs se tirent la bourre sur l’entreprise 2.0.
Gentillement, Bertrand Duperrin (mon nouveau mentor) et Xavier Aucompte se référencent mutuellement sur les résu…