Je ne suis pas un expert
IBM Software et les organisateurs du salon ICC’2007 m’ont gentiment proposé d’animer une session autour des moteurs de recherche, arguant que j’étais un « expert reconnu » du sujet.
Il y a bien sûr un peu de flatterie de leur part à utiliser cette expression. Mais je n’aime pas trop cette reconnaissance, car les experts que j’ai rencontré dans ma vie sont généralement des personnes ayant des compétences reconnues, mais qui ont du mal à les communiquer et à les enseigner.
Sachant que tout mes efforts sont portés par une inspiration pédagogique, je préfère être celui-qui-sait-dire plutôt que celui-qui-sait (ce qui est souvent le cas).
N’allez pas croire que je ne souhaite pas être reconnu – je ne souhaite que çà – mais en tout cas pas comme un expert.
Je veux bien être une référence, mais pas une autorité.
Peut-être la notion d’amateur permettrait-elle de défaire l’autorité de l’expert. L’amateur dans sa polysémie, celle héritée du XIXème siècle.
L’amateur au sens de quelqu’un qui n’est pas spécialiste mais qui aime, apprécie quelque chose. L’amateur aussi comme observateur. L’amateur encore comme un modèle pour la culture numérique: dans nos home studios, nous sommes des amateurs, nous jouons avec nos machines.
Il y a eu tout un débat aux USA mettant en cause les amateurs, wikipedia, le web 2.0 avec le livre d’Andrew Keen « The Cult of the Amateur ».
Peut-être faudrait-il montrer que l’amateur est une notion bien plus complexe qu’il ne pourrait sembler au premier abord. Il faudrait sans doute en retracer l’histoire, en quoi les amateurs ont-ils permis la constitution des connaissances depuis les encyclopédistes du 17ème?
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