Le point-virgule chez Simondon
Il n’est pas rare d’avoir plus d’une dizaine de points-virgules par page dans les textes de Simondon. Nombre auquel il faut rajouter les deux-points, très présents également.
L’écriture donne cette même sensation que l’on a en lisant un texte biblique : un disparate fragmentaire dont l’unité de sens est mystérieux. Le point-virgule y est-il pour quelque chose dans ce mystère ?
Les points-virgules accentuent la sensation d’énumération, comme ces points-virgules qui terminent les fins de lignes de code. On pourrait tout récrire en remplaçant tous les points-virgules par une liste de puces. On verrait alors à quel point le texte est une liste dont l’articulation reste flottante.
Cette fragmentation du texte fait pourtant bloc en utilisant le point-virgule et non la liste de puces.
En utilisant un point on indique que l’on passe à autre chose, que l’on continu. Mais le point-virgule donne à chaque fois un contre-point à ce qui vient d’être dit, il propose une variation, sinon une modulation.
C’est peut-être ce qui donne cette impression d’illumination que l’on peut ressentir en lisant Simondon ; après chaque point-virgule, il faut être prêt à tout remettre en jeu face à cette nouvelle donne.
Je ne pourrais pas écrire sans les points virgules et les deux-points !
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