A vos RISC et périls

Je découvre avec joie, grâce à Soto, le moteur de recherche de documents video du RISC (Relais d’Information sur les Sciences de la Cognition).

Je rappelle que les sciences cognitives sont à consommer avec modération et prudence, et ce pour une raison bien simple : elles font tout simplement passer à la trappe les rétentions tertaires et les hypomnemata.

Il y a deux grands courants en philosophie depuis le siècle dernier : les heideggeriens (que l’on met dans l’étiquette philosophie continentale) et les cognitivistes (que l’on met dans l’étiquette philosophie anglo-saxonne, ou analytique).

J’ai été formé chez les premiers et j’ai contoyé les seconds en travaillant sur Wittgenstein. Tous deux ont un pouvoir d’attraction et d’influence redoutables.

Dans les deux camps on trouve des incurables qui distillent leur poison.

Bonjour et merci de la citation (pas de trackback ?!).

En complément : dans ce domaine, l’enjeu majeur aujourd’hui est la rencontre entre les sciences de la cognition et la phénoménologie husserlienne initiée très recemment par la « neurophénoménologie » [Varela]. Il s’agit du couplage entre point de vue en « première personne », sous procès méthodologique rigoureux, et point de vue traditionnel scientifique en « troisième personne ». Il y a là, en germe, l’amorce d’une révolution scientifique de première magnitude.

Il est par ailleur plus que temps de détrôner l’orthodoxie computationnelle hégémonique, cognitiviste et fonctionnaliste, que l’on voit aujourd’hui à l’oeuvre à presque tout les niveaux de la modélisation, et dont certains sont, de mon point de vue, illégitimes de part leur égémonisme : que cela soit au niveau social (j’ai lu des experts de la communauté européenne qui parle sans sourciller de « logiciel » social, et j’imagine facilement la résonance avec l’individualisme méthodologique) ou encore concernant la représentation du vivant (cf. la doxa mécaniste de la biologie moléculaire génétique) et de leurs couplages respectifs avec l’économique biaisé par la financiarisation à outrance. Sans parler de ceux qui s’imaginent télécharger leur « cerveau » sur des machines.

On peux en rigoler, mais c’est le genre d’idées qui est véhiculé par des responsables US du projet nbic qui est avant tout, malgrès les apparences, un projet d’expérimentation sociale…

Sinon, bravo pour le changement de couleur du design du site, c’est plus chaud : voilà l’été ! 🙂

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