L’enfant Nicolas

Nicolas, vous savez… Nicolas Sarkozy. Parce que Sarkozy c’est d’abord un prénom. C’est un des premiers hommes politique français dont le prénom soit historiquement au moins aussi fréquemment prononcé que le nom de famille. On se souvient de Balladur qui parlait souvent de « Nicôlaaas ».

Nicolas est un enfant.

Nicolas a utilisé les moyens de son ministère au service de sa campagne :

Et alors ? répond-t-il, Chirac, Mitterand et d’autres, ont fait de même avant lui, pourquoi lui ni aurait-il pas droit ?

Cà rappelle des souvenir d’enfance :

« c’est pas moi qui a commencé, c’est celui qui dit qui est, pourquoi lui et pas moi, … ».

Car enfin, évoquer l’éthique comme étant une valeur au coeur de sa campagne et dire en même temps que l’on fait quelque chose de répréhensible mais que « ce n’est pas grave », d’autres l’ont fait avant lui, dire cela c’est étrange. Dire que l’on ne se soucie que de la France et avoir passé la majorité de son temps, pendant plusieurs mois, à ne pas assumer ses fonctions de ministre qui réclament, j’imagine, un bon temps plein. Dire cela c’est également très étrange.
De fait, à mes yeux, Nicolas à un formidable déficit de crédibilité. Il compense cette carence par des talents oratoires qui le placent loin devant ses concurrents. Mais un bon orateur ne fait pas nécessairement un bon président.

Mais on ne lui en tient pas forcément rigueur, on le pardonne comme on pardonne à un enfant.

Je commence à comprendre pourquoi mes gamins l’aiment bien quand ils le voient à la télé. D’ailleurs ils rigolent presque toujours en le voyant. Je pense qu’ils le prennent pour un clown, qu’ils voient en lui un enfant qui fait le pitre. Ce qui m’inquiète c’est qu’ils crient « Nicolas Sarkozy!  » en voyant les affiches de campagne dans la rue.

Nicolas à des copains, il a sa bande. Et oui, c’est un chef de bande.
Si on embête Nicolas, « t’ar ta gueule à la récré ».

Je pense que Nicolas va prendre une raclée électorale mémorable (Edit du 6 Mai 2007 : ouais ben c’était sans compter sur le poids démographique des plus de 65 ans…). On ne peut pas voter massivement pour un enfant, qui plus est colérique et agressif si l’on en croit certains témoignages (Onfray, Begag). Car Nicolas est un enfant dont le pouvoir est au service d’une enfance qui le préoccupe.

Je veux bien que Nicolas soit soigné. Mais cela me dérange que l’état français soit détourné de son rôle pour n’être que le jouet d’un enfant. On ne peut pas voter pour Nicolas afin qu’il puisse utiliser la présidence française pour faire son analyse : nous sommes des électeurs, pas des thérapeutes.

Nicolas n’a rien du Bonapartisme, c’est un Orléanais. Un orléanais psychosé.

Nicolas ne pourrait pas dire « l’état c’est moi « , il dirait  » l’état c’est à moi ».

Pour moi, ce ne sera pas lui. On va dire que c’est « génétique ».

« Je pense que Nicolas va prendre une raclée électorale mémorable. »

En espérant surtout que tu dis vrai. La force de ta conviction a quelque chose de rassurant 😉

[Reply]

J’hésite toujours avant de poster un commentaire, mais je suis tellement d’accord avec ton analyse que je ne peux pas m’en empêcher !

J’aime beaucoup l’image du chef de bande, elle est hélas plus inquiétante que rassurante …

On lira avec profit le très bon (ce n’est pas systématique) article de Marianne, ainsi que la belle une de Libé d’aujourd’hui « L’inquiétant Monsieur Sarkozy ».

Enfin, vécu à midi, dans un petit resto de quartier, deuxième tour Bayrou Royal parce que « personne n’a envie de voir le pays se déchirer et tout ça finir en guerre civile ».

Tout le monde se rappelle quand même que c’est grâce à l’enfant Nicolas que les banlieues ont flambé, encore une histoire de gosses me direz vous 😉

[Reply]

[…] A l’heure ou l’enjeu politique des technologies numérique est de favoriser l’accès internet à une part toujours plus large de la population et avec des débits toujours plus importants, le gouvernement du petit Nicolas vient donc de s’illustrer en acceptant la proposition conduisant à couper la connexion internet. […]

[…] à celui qui débloquera le plus, et on sait que c’est le genre de jeu que l’enfant Nicolas […]

[…] L’enfant Nicolas ne comprend la politique que comme un acte performatif. Il prend l’opinion à partie en proférant des lois, de nouvelles lois. Peu importe qu’elles ne soient pas applicables ou liberticides (HADOPI), qu’elle fassent doublon avec les lois existantes (pénalisation des bandes mafieuses). L’essentiel consiste dans l’effet d’annonce, dans le dire performatifs d’une volonté qui, hélas, délire.` […]

[…] dysfonctionnement, c’est aussi une souffrance, un appel à l’aide. Comme toujours, l’enfant Nicolas s’attaque à la manifestation visible du problème, joue au justicier en dénonçant coupable […]

 

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